Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Xavier Bisaro Vedette des tribunes parisiennes comme du Concert Spirituel, Balbastre est surtout fameux pour... tout ce qu'il n'a pas laissé à l'écrit ! A l'instar de ses brillants collègues Rameau (qui fut son professeur) ou Armand‑Louis Couperin, l'orgue lui servait avant tout à improviser pour alterner avec la voix des chantres, comme pour soulever les fidèles avides de Judex cruderis terrifiants ou de noëls virtuoses. Les oeuvres publiées par les organistes de la fin de l’Ancien Régime sont donc peu nombreuses, et souvent trop formatées pour rendre compte de leur talent. Mais Balbastre échappe à la règle en raison du recueil manuscrit qu'il laissa alors qu'il était au service de la cathédrale de Dijon. C'est dans ce livre que Pauline Koundouno‑Chabert a l'heureuse idée de puiser pour mieux faire entrevoir un compositeur au style expressif et à la science sûre. Après avoir entendu ces fugues, qui pourrait encore soutenir l'idée d'un déclin de l'orgue français sous Louis XV ? l’autre versant du programme évoque le maître de musique que fut aussi Balbastre, avec quelques‑uns des noëls gravés en 1770 « pour le clavecin et le forte piano » : dénués du pouvoir évocateur de ceux de Daquin, moins inventifs que ceux de Beauvarlet‑Charpentier, ils alignent d'aimables variations empreintes, pour certaines, de la délicatesse des romances à la mode. Ce répertoire contrasté trouve en Pauline Koundouno‑Chabert une interprète attentive en tout ou presque... Les caractères bien affirmés de chaque pièce comme les détails du phrasé font vivre cette musique, y compris lorsque le formalisme de la variation la dessèche quelque peu.
L'orgue de Saint‑Félix, étonnamment ignoré au disque, ajoute à l'entrain
général grâce à ses anches rondes et promptes à parler. Quand autant d’éléments
sont réunis, on ne peut que rester perplexe devant quelques détails
assombrissant le tableau. Croches égales, registrations souffrant de mélanges «
creux », utilisation envahissante du plein‑jeu (dont l'orgue du Concert
Spirituel était dénué, car non nécessaire en dehors des versets sur cantus
firmus) et un soupçon de raideur dans la conduite des mélodies brident
l'enthousiasme à l'écoute d'un disque qui, malgré tout, rend justice à un
compositeur célèbre et méconnu à la fois. |
Support us financially by purchasing this disc from eiher one of these
suppliers.
Un achat via l'un ou l'autre des fournisseurs proposés contribue à
défrayer les coûts d'exploitation de ce site.
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews