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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Philippe Ramin À la lettre, soit, voyant beaucoup plus loin que cette lettre, la projetant dans un monde intérieur: le Couperin « de » Blandine Verlet ne se compare à aucun autre. On le sait depuis l'intégrale bouclée voici quelques décennies chez Astrée, et depuis le (double) album paru chez Aparté en 2011, proprement merveilleux. Six ans de silence ont suivi, et voici que l'interprète reprend le fil d'une conversation avec son confident favori. Le ton d'ensemble n'a pas fondamentalement changé depuis l'album de 2011, où elle jouait le fameux Hemsch de 1751 restauré par Anthony Sidey: nous entendons cette fois sa très belle copie réalisée par... Anthony Sidey. Moins capiteux, moins rêveur et doté d'une émission plus intense, l'instrument correspond à l'évolution esthétique de la musicienne. Discrètement persuasive, elle arrondit les courbes d'une Engageante voluptueuse, fait à la fois sentir la résignation et la noble mélancolie de L’Âme‑en‑peine mais trace à la pointe sèche une Favorite sûre de son pouvoir. L’ornement désormais assoupli porte une ligne de chant qui s'affranchit de la barre de mesure et autorise une infinie variété de clairs‑obscurs (L’Attendrissante). L’habituel continuum rythmique des Maillotins fait place à un jeu de résonances très séduisant, une évocation de quelque lointaine fête champêtre. Loin des sautillements de batracien souvent entendus dans Le Gaillard boiteux, Blandine Verlet préfère vêtir son personnage des couleurs saturées du plein jeu et jette sur ses déhanchements un sourire bienveillant. Les battements de cils de La Pudeur, le ridicule légèrement compassé de La Coquetterie, cet art tout d'allusion offrent matière à réflexion quant à l'ambiguïté de sentiments chère au musicien. |
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