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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Jean-Luc Macia Né en Italie, dans le Tyrol du sud (d'où son nom germanique), Johannes Pramsohler est installé à Paris où il a entamé une carrière fructueuse de violoniste et de chef d'orchestre. Il a joué avec beaucoup d'ensembles baroques, on l'a notamment retrouvé plusieurs fois près de Rachel Podger, et avec quelques grands orchestres, dont celui du Festival de Budapest d'Ivan Fischer. Sa discographie témoigne d'un esprit curieux et attentif à ne pas encombrer les sentiers battus (sonates de Pisendel, Mondonville, Montanari, Meister, concertos dresdois, cantates de Ristori).
S'intéressant à Bach et à son
entourage, le premier CD fait voisiner des oeuvres attribuées de manière
douteuse à Johann Sebastian et des sonates composées dans son sillage. On le suit avec davantage de plaisir dans les partitions inédites de Graun et Krebs, dont il met en valeur l'arsenal mélodique et la virtuosité technique, sans s'épargner quelques attaques agressives. Il nous offre aussi une sonate de Pisendel plus connue, traduite avec de belles envolées (la gigue, les variations). Une page anonyme potentiellement de Johann Sebastian (BWV Anh. Il 153) lui inspire un jeu plus dépouillé. Superbe accompagnement de Philippe Grisvard, à la fois discret et riche : au continuo, la variété de textures qu'il maîtrise vient servir et « colore » à merveille le solo qu'il escorte. Au clavecin succède un luth dans le second album. Naturellement, Weiss, le champion de cet instrument en Allemagne, est au programme. Bach, dans sa Sonate BVW 1025, a probablement transcrit une oeuvre pour luth de Weiss: nous l'entendons ici intégralement, alors qu’Amandine Beyer ne retenait que deux des sept mouvements. À l'arrangement de Bach, pour violon et continuo, Johannes Pramsohler et l'excellent Jadran Duncumb ont préféré un compromis, pour violon et luth. La suite du programme leur donne la parole isolément, d'abord dans une Suite en la mineur de Weiss, jouée avec des détachés précis, une rythmique vibrante et une ornementation bien pensée. Enfin, le violoniste se confronte au saint Graal, la Partita BWV 1004. Il s'en sort avec beaucoup de goût: Phrasés déliés, doubles cordes mordantes, tempos libérés de toute contrainte (magnifique Courante, main gauche volubile dans la Giga). La Chaconne est prise à très vive allure (11' 19"), parfois au bord du précipice mais sans faux pas. Quelques hésitations ne pèsent guère sur un discours fermement et clairement conduit. |
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