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Diapason # 667 (04/2018)
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Hyperion
CDA68157



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Analyste: Gäetan Naulleau

Le choeur associé à l'orchestre londonien nous bluffe autant que dans la Messe en si qui fut son berceau en 2013. Pourtant, il ne s'était pas réuni depuis ! La projection magistralement concentrée de chaque pupitre réserve le « dessin choral » de tout brouillage, même quand l'orchestre cuivré convoqué pour ces trois fresques de l'Annonciation résonne dessous tambour battant. Prodige d'une culture chorale anglo-saxonne où le Monteverdi Choir a fait école, et dont Jonathan Cohen tire un bien meilleur parti que dans la Messe. L'abus de joliesses gratifiantes laisse place, tout au contraire, à une éloquence musclée allant droit à l'essentiel. Métamorphose du chef ? Sentiment renforcé par la prise de son ? Gain d'un nouveau premier violon (cinq différents ces dernières années!) ?

Cette électricité inattendue profite tout particulièrement au chef-d'oeuvre de Carl Philipp (1749), qui n'a jamais connu acteurs si virtuoses, même avec l'affiche prestigieuse de Rademann à Berlin (HM). Matthew Truscott et toutes les cordes bondissent, rebondissent et tricotent leurs traits de doubles croches avec une volubilité jouissive, et il faudra chercher longtemps une soprano offrant tant de galbe, de lumière et de sensibilité à la fois aux lignes sans fin du Quia respexit (celui de Bach père, trop grave, expose en revanche les limites de miss Harvey). Placés très près des solistes, les micros nous font dresser les poils quand la basse Thomas Bauer fait tonner le grisant Fecit poTENNtiam. Un contre-ténor aussi clair et droit que lestyn Davies en profite moins, fatalement. Et moins encore le pauvre Thomas Walker, égaré dans les vocalises surhumaines que Carl Philipp taillait en 1749 pour on ne sait quel héros (mais délicieux dans l'Et misericordia en duo de Bach père). Verre à moitié vide: une référence manquée. À moitié plein: une référence, à deux mouvements près.

Trépidante, rococo et concise, la partition de Johann Christian pour Milan (ca. 1760) passe comme une lettre à la poste. Mais dans le Magnificat de Johann Sebastian, cette énergie orchestrale et chorale appellerait un chef plus accompli. Cohen l'attise en renonçant à la doser: tout brille d'un éclat excitant, qui fait certes écho à Gardiner, mais survole les reliefs que celuici investit dans chaque mesure des tutti (Diapason d'or, cf. no 663). Les sections du Fecit potentiam se suivent sans marge de manoeuvre, la dissonance terrifiante sur le point d'orgue du Omnes generationes n'est pas amenée. Cela étant, la performance orchestrale et chorale nous tient par le collet, et la prise de son sublime, sur une scène sonore large et profonde, le rayonnement précis et puissant de chaque, pupitre choral.


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