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Diapason # 664 (01/2018)
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Glossa
GCD920942



Code-barres / Barcode : 8424562209428

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Sophie Roughol

Les duetti da ca­mera ont au XXIe siècle comme au XVIIe le même propos: écouter du beau chant en évitant les impératifs dispendieux de l'opéra. Deux voix égales et une basse continue incarnent un personnage, les combinaisons multiples de ses sentiments amoureux, et doivent y insuffler les didascalies manquantes. La vocalité lyrique est unie au contre­point qu'appelle cette dualité: voici l'élite des salons d'Europe du Sud comme du Nord conquise.

Le répertoire est si vaste qu'il offre de quoi enregistrer des programmes riches en inédits. Récemment, Sara Mingardo conviait un escadron féminin autour de Bononcini, Lotti et Steffani («Se con stille frequenti», Arcana). Les altos Mineccia et Pé accordent également une large place aux inédits, avec quatre pièces sur huit. À noter que les deux récitals ont en commun d'avoir retenu le magnifique Sempre piango/Sempre rido de Bononcini; tiré de l'Opus 8 bolonais, ce duetto tend clairement vers la cantate, avec ses alternances de récits, de sections solistes et d'arias da capo. Occasion d'apprécier un appariement de voix séduisant, Mineccia côté ombre, Pé côté lumière.

Toujours Bononcini avec deux cantates solistes : dévolue à Raffaele Pé, l'inédite Per la morte di Ninfa fIatte un timbre lumineux et une probité écartant toute sophistication, notamment dans le récit initial ; et dans Lasciami un sol momento, le timbre mordoré de Mineccia ne fera pas oublier la version de Gérard Lesne, supérieure dans l'art du pathétique (Erato). Ici comme dans la belle surprise du volume, Lamento « de deux yeux qui ne peuvent se voir l'un l'autre » de Caresana, métaphore idéale du duetto, l'inégalité des registres de Mineccia, aux graves forcés, déconcerte.

On découvre aussi Felice chi vi mira et Lontan dall’idoi mio de Benedetto Marcello, on réentendra de Handel Caro autor di mia doglia, que La Risonanza (avec Invernizzi et Adam, Glossa) abordait à juste titre avec davantage d'allant. C'est au final ce qui gêne vraiment: des tempos appliqués, un manque d'esprit, de « mise en scène», y compris dans le continuo parfois envahissant. Comme le rappelle Stefano Russomanno dans son excellent texte de présentation, ce « laboratoire anti‑opéra », cher à Benedetto Marcello, ne doit pas occulter le théâtre, éteint ici par la prudence.

 


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