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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Guillaume Bunel
Ce disque laisse une impression d’inaccompli : il ouvre des pistes
fascinantes, tout en ne les creusant pas autant qu'elles l'auraient mérité. Le
nom de Katherine Parr inscrit en tête d'un programme dédié aux répertoires de la
Réforme peut surprendre ! Sixième épouse d'Henry VIII, reine d’Angleterre de
1543 à 1547, Katherine n'a de fait exercé réellement le pouvoir que durant
quelques mois, lors de campagnes militaires menées par son époux, et ne semble
pas avoir embrassé la foi protestante sans une certaine ambiguïté. Tandis que la première fait alterner des acclamations chantées par un soliste avec de brèves formules polyphoniques, la seconde n'est autre qu'un contrafactum sur une version probablement précoce de l'antienne mariale Gaude gloriosa à 6, oeuvre bien connue de Tallis. La version latine de celle‑ci est également intégrée au programme, offrant la possibilité d'une intéressante comparaison. Si l'intérêt musicologique de ces deux trouvailles apparaît considérable, la cohérence du reste du programme, constitué de pièces brèves sans rapport clair avec les événements de 1544, s'avère plus discutable. D'autant que d'excellentes versions de la plupart d'entre elles sont déjà disponibles, récemment gravées par Stile Antico, The Cardinall's Musiçk ou les Tallis Scholars. La seule véritable originalité réside dans le choix de confier ici certaines polyphonies à un consort de violes. Cela dit, on doit louer la grande beauté du son d'ensemble, à la fois clair, charnu et homogène, et sa précision à toute épreuve. L’immense Gaude gloriosa est, à ce titre, remarquable : les parties semblent, Iorsque le rythme se resserre, s'imbriquer avec une grande efficacité, le contrepoint devenant alors une mécanique implacable et grandiose. |
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