Texte paru dans: / Appeared in:
*

Diapason # 630 (12/2014)
Pour s'abonner / Subscription information


 

Ricercar
RIC348
Code-barres / Barcode : 5400439003484

CPO 7778732

Code-barres / Barcode : 0761203787326

Consultez toutes les évaluations recensées pour ce cd ~~~~ Reach all the evaluations located for this CD

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction ~ Approximatif ~ Translator tool
 

Analyste: Xavier Bisaro

Elève de Schütz à Dresde, Matthias Weckmann est surtout connu pour avoir été, à partir de 1655, organiste du monumental instrument de la Jacobikirche de Hambourg. Pour cette raison, sa musique se trouve associée au cadre majestueux des grandes

églises des villes hanséatiques, à leurs orgues imposants et à leur réverbération généreuse. C'est d'ailleurs ce décor qu'avaient choisi Wolfgang Zerer (remarquable, chez Naxos) et Joseph Kelemen (Oehms), enregistrant Weckmann à la Jacobikirche, sur l'instrument de Schnitger qui remplace aujourd'hui l'orgue original. Décor dont Bernard Foccroulle et Friedhelm Flamme s'éloignent pour leurs intégrales respectives.

Si le premier, qui partage les oeuvres entre trois orgues, fait un détour par la St. Katharinenkirche et son Schnitger récemment reconstitué par Flentrop, les deux coffrets privilégient des instruments de taille (relativement) plus modeste installés dans des nefs à l'acoustique assez sèche. Mais c'est surtout leurs choix musicaux qui contribuent à ramener l'extraordinaire musique de Weckmann à une échelle humaine et attachante ‑ l'échelle de ses cantates, originales au plus haut degré et déchirantes, disponibles dans plusieurs gravures admirables par Cantus Cölln (HM), les Cyclopes (Zig‑Zag), et dans la première intégrale du Ricercar Consort (Ricercar), où le jeune Bernard Foccroulle tenait l'orgue du continuo.

      Son jeu convient idéalement à ce répertoire dont il sonde le moindre détail d'écriture tout en parvenant à donner à chaque pièce un caractère défini, depuis le hiératisme des versets à six voix et double pédale jusqu’au ton primesautier de certaines canzone. Une réalisation admirable, dans la lignée de la grande anthologie de l'orgue baroque allemand qu'il façonne depuis trente ans déjà.

L'album rival s'inscrit lui aussi dans une longue série, quasi encyclopédique par l'attention portée aux maîtres oubliés. Après plusieurs disques aux charmes inégaux, Friedhelm Flamme semble avoir trouvé le bon équilibre entre mise en valeur de l'ornementation virtuose du compositeur, exploration analytique de son contrepoint et construction rhétorique de l'interprétation. Au jeu des comparaisons, les deux sommes ont chacune leurs atouts entre lesquels il serait injuste de choisir: à Foccroulle, un programme plus complet (avec certaines pièces confiées d'habitude aux clavecinistes) et une compréhension du texte musical dont la notice illustre toute l'acuité; chez Flamme, une conduite du discours moins prévisible sans oublier, pour l'auditeur, le plaisir de découvrir un interprète qui ne se contente plus de représenter la musique pour mieux l'adresser. Deux intégrales également louables d'un coup : sans nul doute, voilà ce que méritait Weckmann.

Fermer la fenêtre/Close window

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews