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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | ||||||||||||||||
Analyste: Pierre
Doridot Jordi Savall et son compagnon de toujours, Pedro Estevan, explorent à nouveau les terres méconnues de la musique du Moyen‑Âge en Galicie.
Ce n'est pas la première fois que Jordi Savall et Pedro Estevan abordent la Lira d'Esperia. Une première réalisation en 1994 avait connu un certain succès. Le Catalan se frotte de nouveau à cet instrument, la lyre, qui tout de suite, dans l'esprit de tous, évoque le personnage mythique d'Orphée. Quant au terme « Espéria », il recouvrait dans l’Antiquité grecque les péninsules italienne et ibérique. C'est sur le territoire de l'Espéria ibérique que nous entraîne Jordi Savall car c'est là que se trouvent les premières traces d'instruments à archet. La technique de l'archet semble, selon une très probable hypothèse, s'être introduite vers le Vllie siècle et développée peu à peu en Europe grâce aux musiciens venant des Pays arabo‑islamiques de l'Orient. Enregistrée dans la Collégiale de Cardona, la Lira D'Esperia II se consacre à la Galice, terre à la riche tradition musicale grâce aux nombreux manuscrits médiévaux qui jusqu'à présent ont été superbement conservés. Dans ce patient travail où musicologues et artistes ont leur mot à dire, Jordi Savall défriche et décrypte tel un archéologue émerveillé, découvrant une grotte et ses peintures rupestres, avec sa virtuosité coutumière, passant d'un rébec à 5 cordes d'un auteur italien inconnu, d'une vièle ténor à cinq cordes et d'un rebab (ou rebel morisco, instrument d'origine arabe). Plus un livre‑disque qu'un disque‑livre, l'objet s'adresse d'abord aux passionnés d'histoire de la musique... puis aux mélomanes. | ||||||||||||||||
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