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Analyste: Michel Laizé Premier disque, mais quel accomplissement ! Les phrases sont énoncées par les cinq violes avec franchise et direction, la joie règne parmi les danses vives, les pages mélancoliques ne s'alanguissent pas. La belle énergie des archets est soutenue par un continuo scintillant: le luth, le cistre, le virginal et l'ottavino sont aussi utiles pour varier la palette d'une pièce à l'autre que pour dégager le profil rythmique des danses sous l'entremêlement des violes. Avec Dowland, Morley et Farnaby, Holborne fait partie des musiciens les plus représentatifs du règne d'Elizabeth Ire. Son recueil de pièces en consort publié en 1599, déjà mis à l’honneur par Jordi Savall (Alia Vox, Diapason d'or), en compte soixantecinq. L’Achéron en retient vingt‑deux, agencées avec un grand soin des continuités et des ruptures. En quatre groupes de pièces souvent introduits par le couple pavane (ou allemande) puis gaillarde, le programme se poursuit par les tableaux musicaux dont les élisabéthains avaient le secret, aux titres bien énigmatiques (The Teares of the Muses, Paradizo, The Honey‑Suckle). La notice nous guide dans ce monde étrange de symboles amoureux. Par où commencer? Pour la délectation mélancolique, avec l'envoûtant Hermoza; pour la franche gaieté, avec The Night Watch, proche de la musique populaire dont la cour faisait un divertissement de choix; pour la force d'évocation, avec Paradizo, beau comme un tableau des concerts divins. |
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