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Diapason # 652 (12/2016)
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Opus Arte 
OA1216D



Code-barres / Barcode : 0809478012160

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
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Analyste: Jean‑Philippe Grosperrin

 

Trois actes pour une tragédie du chef, infléchie vers Le Roi Lear (le Grand Prêtre devient un clown sardonique): tête au sol de Goliath, tête de Saül frénétique dépassant d'une tranchée blanche, têtes enfin du roi et de son fils gisant après la bataille, que Michal et David viennent ensevelir dans la glèbe noire qui couvre sans cesse le plateau. On ne saurait contester la virtuosité des tableaux et des mouvements réglés par Barrie Kosky, ni la force fantasmatique de certaines images: David berçant Saül comme un enfant, Saül dénudé errant sous un ciel sourd, la Sorcière sortie enfin de terre pour l'allaiter, fantôme de Charité romaine faisant parler l'ombre de Samuel dans le corps de Saül.

Mais Kosky ne se paie‑t‑il pas de mots quand il revendique un rituel onirique opposé au « réalisme » de Sellars ? L’énergie  très physique de cette théâtralisation de l'oratorio verse hélas dans une hystérie puérile : le choeur gesticule au détriment de sa cohésion, les deux princesses flirtent avec un comique fatigant dont David (masque impassible) et Jonathan sont indemnes, les solennités chorales sont parasitées par l'inévitable chorégraphie camp (french‑cancan ou musical) alors que cris, éructations, sanglots, gloussements, phrases parlées viennent se greffer sur la musique. Le style des chanteurs s'en ressent, conduits à écraser les sons ou les phrases, à emprunter un ton grotesque ou expressionniste. Bolton dirige ainsi tambour battant, sans trêve mais sans variété. Sophie Bevan est parfaitement médiocre, Lucy Crowe plus experte mais maniérée. Au David monochrome de lestyn Davies (plus idoine qu'en Bertarido) manquent grâce et frémissement, mais Paul Appleby offre à Jonathan une éloquence rayonnante. Les deux autres ténors sont remarquables (le vétéran John Graham‑Hall en Sorcière !) mais tous cèdent au charisme noir de Christopher Purves, qui rate ses vocalises mais rencontre Saül, même dans les excès de la régie.

 


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