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Diapason # 654 (02/2017)
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Analyste: Ivan A. Alexandre

Handel n'a pas chanté que Rome (à l'opéra) et la bible (dans ses oratorios). Il a, moins souvent mais aussi fort, donné voix à la Grèce d'Hercule, de Thésée, d’Apollon et de Dionysos. C'est sur ce thème que le regretté Alan Curtis (1934‑2015) appuyait son dernier album Handel, enregistré dans le calme de la Villa San Fermi près de Vérone il y a... cinq ans.

Cantates (dont la fragmentaire et rare Echeggiate, festeggiate!), sérénade (le Parnasso de 1734, non moins rare), opéras, musical dramas, en italien ou en anglais, n'importe, pourvu que le personnage appartienne à la Mitologia. On se demandera ce que vient faire la reine de Naples Parthénope à la place d'une Déidamie par exemple, ou du couple que le compositeur a si bien servi : Acis et Galatée. On cherchera aussi le sens musical du florilège. Tel air d'Orphée sur la tombe d'Eurydice (Parnasso in festa) aurait‑il d'autres notes s'il avait pour visage Renaud ou Jephté ? Hors de leur contexte, rien ne transparaît du « mythe » dont ces pages procèdent ; certaines (l'ébouriffant « No, no, l'Il take no less » de Sémélé) supportent même assez mal leur isolement.

Mais l'essentiel n'est pas là. L’essentiel est la rencontre de deux femmes que tout oppose et que Handel conjugue idéalement. D'un le soprano instrumental et cristallin de Christiane Karg (Sémélé, Cupidon, Daphné, Calliope, Ariane), de l'autre le mezzo grave, volubile et tourmenté, de Romina Basso (Orphée, Déjanire, Thésée, Junon et Jupiter). Deux langues, deux phrasés (plus Iong chez Ia soprano, plus libre chez la mezzo), deux personnalités ; une virtuosité (époustouflante chez l’une comme chez l'autre), une générosité. Les airs suffiront à vous convaincre, mais ce sont les trois duos (Atalanta, Arianna, « Echeggiate ») qui vous laisseront cois. Le dialogue aigu d’Atalante et Méléagre touche au coeur même de ce que tout duo devrait être : quand les deux voix s'unissent, ce n'est plus elles que nous entendons, c'est une troisième, magique et inconnue.

Notons, en plus d'un texte d'introduction clair et instruit (David Vickers), quelques lignes de la romancière Donna Leon à la mémoire de l'ami Alan dont la seconde carrière doit tant à cette muse fantasque, comme lui Américaine installée en Italie, comme lui adepte des trésors cachés. Ce programme insolite leur ressemble.

 


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