Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 652 (12/2016)
Pour s'abonner / Subscription information


Hyperion 
CDA68146



Code-barres / Barcode : 0034571281469

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Gaëtan Naulleau

 

« Au moment d'écouter les premiers montages, je n’ai pas pu rester assise, j'ai dû me tenir debout, bougeant sur la musique, la dirigeant, la dansant. » Et c’est bien cet élan, cette mobilité irriguant partout la trame touffue des trente Variations Goldberg,qui nous aura saisi à chaque écoute, dans une œuvre où nous avions de tout autres goûts – Barenboim, Gould, Derzhavina et Koroliov aux points cardinaux. La séduction plastique immédiate (les soieries en tierces de la Var. XXIII !) et la souplesse de la pianiste canadienne s'apparentent davantage aux Goldberg de Perahia.. . qui, pour tout dire, nous agacent (pas ses Partitas !). Trop de stucs et de mignardises, et surtout un discours aimanté par le haut, tandis que Hewitt l’assoit sur un geste harmonique puissant, et insiste : « dans ce nouvel enregistrement, seize ans après le premier pour Hyperion, ce qui m'importait le plus était le flux de la musique, »

Si la transparence analytique n’est donc pas sa priorité, l'oreille, aimantée par la qualité de timbres et de phrasés, ne perd jamais le cap dans le labyrinthe. Au beau Steinway de 1999 succède un Fazioli exceptionnel. L’aigu est particulièrement clair, un peu piquant, le médium‑grave très concentré, et pourtant l'ensemble gagne une profondeur splendide par la finesse de l'harmonisation et le foisonnement des résonances. On devine qu’il suffit de caresser le clavier pour que l’instrument s’éclaire, comme dans la Var. XXVI: la géniale frénésie de Gould fait place à un frémissement joueur, et différent à chaque reprise ‑ autre constante de cette vision, où le discours n’attend pas une nouvelle variation pour se métamorphoser, loin de là. Tout change: au gré des relances, des ornements, et surtout de la hiérarchie des lignes. N’imaginez pas la panoplie habituelle de zooms (en haut, en bas, au milieu), mais un centre de gravité qui se déplace dans un corps polyphonique en mouvement, avec une aisance bluffante.

Avouons qu’Angela Hewitt ne nous avait jamais passionné jusqu'ici, malgré une indiscutable expertise dans Bach, compositeur de chevet depuis le Concours de Toronto en 1985 et son premier récital, pour DG, Mais après trois écoutes, sans une seconde d'ennui, d'un cycle entendu cent fois, et certain d'y revenir vite, nous rendons les armes. Avec délectation.

 


 Support us financially by purchasing this disc from eiher one of these suppliers.
  FR  -  U.S.  -  UK  -  CA  -  DE  JA -  
Un achat via l'un ou l'autre des fournisseurs proposés contribue à défrayer les coûts d'exploitation de ce site.
 

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews