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Gaëtan Naulleau Pas un instant on ne distingue les coutures. On a beau connaître par coeur les originaux, on les oublie sous la matière nouvelle ajustée par Form et son complice Dirk Börner. Les pièces a priori les moins propices à un instrument mélodique — le scherzo capricieux de la Partita en la mineur, l’Allemande en mi majeur — ne coulent pas moins naturellement que Bist du bei mir, orné avec éloquence. Une abondante réverbération prive les quelques pages brillantes, dont le Presto (Cantate BWV35) joué en conclusion, d’une partie de leur électricité. Mais elle contribue à la subtile fusion des timbres (magique dans l’air pour ténor de la Trauerode) et respecte en vérité la recherche de Michael Form, flûtiste qui ne danse pas en sautillant, comme tant de ses collègues, mais avec la souplesse d’un valseur. Börner apporte une contribution décisive à ce jeu dangereux. Sur un clavecin idéalement « flûté» dans les aigus, son continuo caméléon, savant, jamais sec ni envahissant, toujours à l’écoute, masque les inévitables limites propres à la flûte à bec, instrument du trompe-l’oeil. Deux prestidigitateurs sont à l’oeuvre dans cette apothéose de la « flûte à Bach ». Précisons qu’outre la réussite des transcriptions, nous faire entendre une heure quatorze de flûte à bec sans nous donner des envies de meurtre, n’est pas un mince exploit. |
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