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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie DAVID HANSEN, LA VOIX QUI MONTE
David Hansen : retenez bien ce nom, car pour
son premier récital soliste, ce jeune contre-ténor entre d’emblée dans la
cour des grands. Plus d’un élément pourrait desservir David Hansen, à commencer par une parution trop rapprochée avec l’album de Philippe Jaroussky (« Choc », cf. no 155), l’usage de recettes bien connues, comme l’alternance systématique d’airs mélancoliques et de bravoure placés sous les auspices (mercantiles) de Farinelli, sans parler d’une galerie de photos d’un kitch achevé... Puis on écoute le disque ; et là on rend les armes devant une voix aux mille facettes, qui fait revivre la légende des castrats (de Caffarelli à Carestini) et dont la variété des couleurs n’a d’égale que l’étendue du registre. Prenez le « Sento due fiamme in petto » d’Il Medo de Vinci: Hansen déploie une grande arche, où se relayent sons purs et vibrés, comme pour imiter le hautbois solo avec lequel il noue un dialogue hors du temps. L’aura du sacré s’invite aussi dans ce théâtre des émotions, même dans les ornements très stylés des da capo qui n’ont plus qu’a se lover dans l’écrin concocté avec dilection par Alessandro de Marchi. Ailleurs, dans l’Andromaca ou le Demetrio de Leo, l’âme en perdition semblable au bateau ballotté sur les houles - selon la métaphore baroque consacrée — lui permet de darder ses aigus, percutants, passionnés, tandis que l’accompagnement lui fournit un cadre dramatique fait de vagues déferlantes. Dans la Griselda de Bononcini, écrit pour un castrat alto, le contre-ténor australien chauffe son timbre au moiré des cordes, modèle sa ligue d’après le lacis du contrepoint finement ciselé par le compositeur. Une bien belle révélation attestant une carrière prometteuse! | |
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