Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 662 (11/2017)
Pour s'abonner / Subscription information


LBE 16


 

Appréciation d'ensemble: 

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Philippe Ramin

 

Le Vertigo réunit quelques figures familières de la jeune scène baroque, notamment Alice Julien‑Laferrière et Mathilde Malle (Duo des Coloquintes), Thibaut Roussel déjà entendu chez Raphaël Pichon et au sein de L'Escadron Volant de la Reine, ou encore Aurélien Delage, qui mène une double carrière de claveciniste et de flûtiste ‑ il glanait un Diapason d'or il y a quelques mois pour un album Couperin (cf. no 654). Son « Jardin des délices » entend saisir l'esprit et la lettre d'un concert à la cour ou dans quelque salon bourgeois, fait de cantates et de Suites instrumentales, introduit par un prélude non mesuré et librement mêlé de mouvements de sonates. L’effectif permet d'intéressantes combinaisons aux reprises ‑ flûte et violon à l'unisson, opposition cordes et vent avec continuo divisé. Le programme se prête ainsi à une mise en scène colorée.


Il ouvre le bal avec Marais et sa célèbre Suite en trio en sol mineur qui compte d'authentiques chefs­d'oeuvre, et ajoute aux danses attendues une plainte et une fantaisie. Les interprètes détaillent la personnalité singuIière d'un musicien qu'on joue la plupart du temps comme ses contemporains, alors que son écriture sort souvent du cadre stylistique de l'époque. Cette fausse Ouverture à la française, plus sensuelle et profonde que sous d'autres doigts, mène à un « vitement » d'une légèreté remarquable (alternant flûtes et violons) puis à une allemande en demi‑teintes. La délicate association du traverso et de la flûte à bec est parfaitement réalisée, chacun utilisant au mieux le meilleur registre de l'instrument et rivalisant de délicatesse (Plainte).

L’album nous révèle Adam, étonnante cantate d'Elisabeth Jacquet de La Guerre, où le génie de Rameau semble déjà présent (« Cache‑toy malheureux rebelle »). Eugénie Lefebvre l'habite en fine diseuse et lui prête un timbre prenant. L‘écrin instrumental, impeccablement équilibré, s'appuie sur un continuo inspiré, où l'on appréciera les beaux chassés‑croisés du théorbe et du clavecin.

La Suite de De Visée obéit encore plus largement à cet art de la transcription, l'écriture en trio se prêtant aussi bien au solo de théorbe (remarquable prestation de Thibault Roussel) qu'à l'amplification à sept. Ce « Jardin des délices » tient ses promesses.        

         

 Support us financially by purchasing this disc from eiher one of these suppliers.
  FR  -  U.S.  -  UK  -  CA  -  DE  JA -  
Un achat via l'un ou l'autre des fournisseurs proposés contribue à défrayer les coûts d'exploitation de ce site.
 

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews