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Classica # 198 (12/2017)
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DHM 898545231   




Code-barres / Barcode : 889854523121

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Jérémie Bigorie

Ce n'est pas le moindre mérite de ce disque que d'offrir un panorama assez exhaustif d'airs de cour des grands compositeurs du « siècle d'or » à travers la thématique amoureuse. Sa principale qualité est d'insister sur la nature expressive de ces pages qui, si elles se tiennent à distance raisonnable du « pathos violent et désarticulé de certaines pièces diffusées sur le territoire depuis la péninsule italienne » signalé par le texte de présentation (avant que Lully ne réalise une sorte de synthèse des styles français et italiens), n'en mettent pas moins en valeur l'art de la diminution et de l'ornementation des chanteurs et des luthistes. Luca Pianca reste fidèle à son superbe archiluth à treize choeurs simples, dont il justifie l'utilisation par un texte très argumenté, qui allie précision des lignes et une certaine luxuriance sonore. Le timbre chaleureux de Marie‑Claude Chappuis séduit de bout en bout. Rappelons sa participation à l'enregistrement du Requiem de Mozart dirigé par René Jacobs … et du Pygmalion de Rameau par Christophe Rousset (Aparté, CHOC de Classica, voir no 196). On apprécie son beau travail sur la dynamique et les ornements, créateurs de climats envoûtants, notamment dans les airs de Michel Lambert (Récit de la beauté, Rochers, vous êtes sourds et Charmante nuit), son usage efficace du diminuendo et du portamento, des diérèses dont notre langue est prodigue (Repans charmante nuit de Lully) et une liberté rythmique qui sait s'affranchir de la barre de mesure (Goûtons un doux repos de Lambert ).

Le chant de la mezzo‑soprano, bien que sensuel et riche en diminutions, pourrait se montrer plus espiègle dans les airs grivois signés de Gabriel Bataille et Etienne Moulinié, bien qu'il s'autorise des escapades dans les régions du parler, du gémissement, voire du cri (Un satyre cornu). Une contribution bien venue à ce répertoire rare dont la meilleure introduction est à trouver du côté de chez Vincent Dumestre (« Choeur », Alpha).                 


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