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Diapason # 640 (11/2015)
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Cyprès
CYP1673




Code-barres / Barcode : 5412217016739

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: David Fiala

Petrus Alamire (ca. 1470‑1536) n'a pas laissé de compositions, et pourtant son rôle dans l'histoire de la musique est fondamental: il dirigea au début du XVIe siècle, entre Bruxelles et Malines, le plus luxueux atelier de copie musicale qui ait existé, servant également de diplomate et d'espion pour la cour Habsbourg de Marguerite d’Autriche et Charles Quint. Des splendides livres, de choeur enluminés qu'il produisit, le plus souvent pour des commanditaires princiers qui les offraient en cadeaux diplomatiques, une cinquantaine ont survécu, qui transmettent près de six cents compositions des années 1490 à 1535 (d'Ockeghem à Josquin en passant par Brumel et Pierre de La Rue).

 

Les sept manuscrits encore conservés en Belgique ont été récemment exposés à la cathédrale d’Anvers ; c'est pour la circonstance que Paul Van Nevel a élaboré ce programme, capté lors du concert d'ouverture (en août dernier et déjà disponible; signalons que le label Etcetera propose, de son côté, une compilation en cinq CD d'extraits de son catalogue : « Dans les pas de Petrus Alamire »).

 

Le récital donne à entendre le deux derniers mouvements (Sanctus et Agnus Dei) de six messes de compositeurs méconnus, à l'exception du « chef‑d’oeuvre majeur » qu'est la Messe Malheur me bat de Josquin (version des Tallis Scholars en 2009 saluée d'un Diapason d'or). S'il existe aussi des enregistrements des messes de Marie Madeleine de Nicolas Champion (Graindelavoix, 2008) et même Baisez moy de Mathurin Forestier (récital confidentiel par Chicago a cappella, 1999), la sélection confirme l'insatiable talent de défricheur de Van Nevel.

 

Outre l'élégante légèreté, avec une pointe de mélancolie, de la messe de Forestier sur une chanson de Josquin, on retiendra le contrepoint dansant de l'obscur Jean Sticheler et le tourbillon de la Messe  La sol mi fa re de Robert de Févin, de toute évidence une réponse à la Messe La sol fa re mi de Josquin ; le Pleni sunt de Févin n'est pas loin d'égaler le maître dans l'exercice obligé de ce type de messe, qui consiste à saturer le tissu polyphonique d'un unique motif de quelques notes combiné à toutes les voix pendant le plus longtemps possible.

 

Annoncé comme un enregistrement live ce récital conserve une qualité d'interprétation à en faire pâlir beaucoup. Le Huelgas continue de renouveler son effectif sans perdre ni ses qualités ni sa personnalité.

 

 

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