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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol A 54 voix ? 54 parties à vrai dire : 16 chantées, et 38 confiées à un orchestre dont les différents pôles sont, comme les différents choeurs, répartis dans l'édifice (cathédrale de Salzbourg hier, collégiale de Cardona aujourd'hui). Toutes les combinaisons possibles, des oppositions de petits groupes éloignés aux amalgames massifs, alternent dans une architecture vertigineuse, à l'image de la puissance spirituelle et politique de la ville‑état. Arrivé à Salzbourg en 1670, Biber gravit tous les postes de la cour à la cathédrale, dont il devint maître de chapelle en 1684. Orazio Benevoli (1605‑1670) ne lui dit pas merci! Le Bohémien a recouvré au détriment du Romain la paternité de plusieurs monuments de la polychoralité baroque, comme la Missa Bruxellensis à 23,voix, enregistrée en 1999 par Jordi Savall, ou le motet Plaudite Tympana qui fêtait en grande pompe, le même jour que la Missa Salisburgensis, les 1100 ans de l'évêché de Salzbourg (1682).
Avec ces deux dernières oeuvres, Jordi Savall réédite la Battalia instrumentale à 10 (1673) parue en 2002 avec le Requiem à 15 (Cinq Diapason) véritable programme cinématographique à l'humour... grinçant ‑ et ouvre la cérémonie, comme Goebel McCreesh (Archiv, Diapason d'or), par une Fanfare de Riedl.
Avec ses
multiples choeurs, ses échos, ses brèves effusions solistes et des tutti
tonitruants, l'écriture de Biber doit tenir compte d'une acoustique très
réverbérée et de l'usage généreux des trompettes: harmonie dominante d'ut
majeur, ornementation réduite. Savall est à son affaire dans cette volupté
miroitante, qui juxtapose fresques et miniatures. Avec la même exaltation
mais plus de relief polyphonique (question de micros, en bonne partie), de
relances rythmiques et un étagement très habile des nuances, Goebel et
McCreesh guidaient nos oreilles dans des perspectives plus nettes, qui
décuplaient l’impact d'une écriture extravagante entre toutes. |
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