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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini UNE RÉUSSITE TOUT EN DOUCEUR Amandine Beyer et ses Incogniti posent sur les « Concerti Grossi » de Corelli un regard bienveillant qui n’exclut jamais le panache et l’enthousiasme. L’Opus 6 d’Arcangelo Corelli n’exige ni une virtuosité exceptionnelle, ni une large palette de contrastes. Ces pages nécessitent en revanche une parfaite homogénéité entre le petit groupe du concertino et le concerto grosso qui partagent la plupart du temps les mêmes notes sans négliger la clarté polyphonique (partie d’alto indépendante). Pour réussir cette lecture qui se révèle des plus concentrées, Gli Incogniti ont retenu un ensemble de taille moyenne (dix-huit musiciens) divisé en deux groupes soutenus chacun par un continuo. Ils ne se situent donc pas dans le sillage de la version symphonique de Chiara Banchini (Harmonia Mundi) qui reconstitua les orchestres romains des grandes occasions. Plus que sur les oppositions de masse, la dynamisation de l’écoute repose par la distribution des concertos sur les deux disques. À l’ordre numérique, Amandine Beyer et ses complices ont en effet préféré un habile mélange des genres, faisant le plus souvent alterner concertos d’église et de chambre. Dès les premières mesures du Concerto n° 7 qui ouvre la série, ils s’imposent par une sureté instrumentale dans les passages en homophonie et une volubilité épanouie dans les moments de polyphonie, sans jamais brusquer le tempo ni lambiner. Installés sur une basse solide, les musiciens structurent des mouvements souvent composites (le premier du Concerto n°2) en respirant sur les cadences ou en les ornant délicatement. De la noble gravité des mouvements lents (Concerto n° 4) à la tendresse pastorale (Concerto « pour la nuit de Noël »). Le « Choc » de Classica est sans doute l’expression la moins appropriée pour accueillir une interprétation de l’Opus 6 de Corelli. | |
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