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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini MESURES D’ALLEGEMENT Après des premières « Suites pour orchestre » de Bach étoffées, Kuijken opte pour un allégement généralisé. Une telle clarification est bienvenue. En 1981, La Petite Bande, après de nombreux disques de musique française tente son premier Bach et confie ces Suites à un orchestre relativement étoffé. Aujourd’hui,. Sigiswald Kuijken considère qu’il n’y a plus aucune justification, tant historique que musicale » à une telle munificence et ne leur accorde que deux instruments pour les premiers et seconds violons, un seul pour l’alto et deux pour la basse d’archet, en l’occurrence une basse de violon et non une contrebasse. Il limite les forces à un instrument par partie dans la Suite n°2, considérée comme une pièce de chambre, moins expansive, par son écriture et sa tonalité que les trois autres. Cet allégement généralisé participe à une clarification supérieure de la polyphonie ce qui constitue un atout manifeste pour l’écoute de la musique de Bach. Cependant, il ne confine pas ces pages dans un salon où, les hautbois, les trompettes et les timbales venues du plein air, n’auraient rien à faire. Sigiswald Kuijken a en effet fort bien compris que l’impact sonore n’était pas exclusivement une affaire de décibels ni de nombre d’instruments. Les premières notes de la Suite n° 1 surprennent ainsi par leur ampleur, leur assise malgré des basses discrètes, et, surtout, leur détermination enthousiaste et généreuse, portée par des tempos un peu plus resserrés qu’auparavant. Les musiciens savent organiser leur discours soutenu, de la première à la dernière note, par d’habiles contrastes entre les tempos et les caractères des mouvements. Des gavottes malicieuses assorties de bois rieurs (Suite n° 1) ou de cuivres solaires (Suites n° 3 et n° 4), des bourrées fuselées, des menuets sérieux mais jamais empesés, et la participation toujours lumineuse de la flûte de Barthold Kuijken dans la Suite n° 2 hissent ce disque au sommet d’une discographie pourtant riche (Fasolis, Savall, Lamon, Pinnock). La plénitude de la prise de son et la réunion des quatre Suites en un seul disque constituent des arguments supplémentaires.
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