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Diapason # 661 (10/2017)
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Harmonia Mundi  
HAF8905283



Code-barres / Barcode : 3149020528303

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Luca Dupont‑Spirio

Pédagogue dans l'âme, jadis au Conservatoire de Paris, depuis sur la route internationale des masterclasses, William Christie cultive son Jardin des Voix avec une ferveur attendrie. La réputation de cette académie biennale n'est plus à faire. Depuis 2002, on y a découvert entre autres Marc Mauillon, Sonya Yoncheva, Cal­lurn Thorpe, Judith Van Wanroij, Christophe Dumaux, Joāo Fernandes ou Emmanuelle de Negri. En 2015, la septième édition nous présentait Lea Desandre, star cette année d’Alcione salle Favart et des Victoires de la musique. Après tant de succès et de chemin parcouru, la publication de ce live vieux de deux ans s'imposait‑elle ? Loin de compléter a posteriori notre image des interprètes, elle nous les montre tous, orchestre compris, dans une méforme singulière.


Le programme, italien et à peu près chronologique, fait la part belle aux ensembles dès le début. Mais un humour sans timing et une polyphonie sans éclat ne donnent pas le change dans de délicieux extraits de comédies madrigalesques (Banchieri et Vecchi). Plus loin, le XVIlle de l'opera seria offre à chaque chanteur ‑ sauf John Taylor Ward ‑ un épisode soliste. À Carlo Vistoli le Handel d'Orlando, où un timbre acide dans les récitatifs et falot dans les airs éteint la scène de la folie. À Lucia Martin‑Carton celui du Trionfo, où « Lascia la spina » (moment de grâce qui deviendra « Lascia chio pianga » dans Rinaldo) trouve un orchestre endormi. La voix n'interpelle que par une respiration en urgence avant la cadence trillée sur « dolor », et des glissandos disgra­cieux sur « cercando ». Ceux‑de De­sandre sur « inferno » dans « Gelosia » de Vivaldi (extrait d'Ottone in villa) ne sont pas plus heureux, au milieu de vocalises à la vigueur confuse. Autre morceau vivaldien, « Care pupille » (Il Tigrane) s'épuise dans un accompagnement mécanique, Nicholas Scott laissant retomber la phrase à chaque mot.

En fin de parcours, les parodies de la vie théâtrale empruntées à Cimarosa, Haydn et Sarro deviennent des tunnels. La mise en espace et le jeu des chanteurs suffisaient‑ils, ces deux soirs de mars 2015 à Melbourne, à tenir le public en haleine ?

Cessons. Les six jeunes pousses dénichées par le maitre‑jardinier ont connu et connaîtront des soirs bien meilleurs. Hâtons‑nous de les retrouver sur scène, et souhaitons à la huitième promotion, actuellement au travail, de mieux réussir sa tournée d'envoi.

 


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