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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie SCHMELZER HAUT LES MASQUES En combinant sonates pour le plaisir de danser et sonates pour la vénération des saints, l’ensemble Masques honore l’oeuvre si diversifiée de Schmelzer. En se focalisant sur des sonates du Sacro-profanus concentus musicus (1662) - recueil populaire de musique de chambre - couplées avec des musiques de ballet, l’Ensemble Masques souhaite rendre hommage à un maître du « theatrum mundi » baroque : Johann Heinrich Schmelzer. Avec ce natif de Basse-Autriche, l’écriture pour violon intègre le fantasque des musiques italiennes, même si Apollon discipline Dionysos, tant le contrepoint structure le discours - ce dont se souviendront ses élèves Fux et Biber. Ce qui frappe dans cet enregistrement est le naturel avec lequel coule cette musique sous les doigts de ces jeunes instrumentistes. Ils favorisent des tempos majoritairement amples, de façon à souligner l’expressivité de chaque période musicale. Prenez la musique de ballet « Polnische Sackpfeiffen » (« Des cornemuses polonaises ») : là où les Freiburger BarockConsort (HM, 2010) cognaient des talons dans ce que Telemann nommera plus tard les « barbares beautés », notre ensemble privilégie le cantabile avant tout ; cornemuses et chansons à succès alternent ainsi à la manière d’un quodlibet. Mais ils savent aussi bien s’affubler du masque comique, comme en témoignent ces « flatulentes » interventions du basson dans la sonate « Le jour des haricots ». C’est toutefois sur une note émouvante que se clôt l’album avec la plus ancienne (1657) oeuvre conservée du compositeur: la Lamentation sur la mort de l’Empereur Ferdinand III: Olivier Fortin, directeur artistique et claveciniste des Masques, troque ici son instrument à cordes pincées pour l’orgue ce qui n’empêchera pas des rythmes à teneur chorégraphique de s’immiscer dans la trame musicale ; même la montée au ciel se fait en dansant chez les Habsbourg !
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