Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini Cette anthologie se veut un parcours dans le foisonnant répertoire du duetto da camera baroque comme le mentionne Luca Pianca dans un bref texte de présentation. Entourées de quelques cordes graves (théorbe, harpe, violoncelle contrebasse) que rejoint parfois un violon, les deux chanteuses ne peuvent compter que sur leur seule voix pour incarner des personnages, planter un décor, installer un climat, laisser s’épanouir un sentiment. Si certaines de ces rencontres cultivent l’espoir d’une relation intense, elles constatent le plus souvent l’impossibilité de poursuivre une passion amoureuse ou comparent l’amour à un martyre. Si ce recueil réunit des pages particulièrement inspirées de grands maîtres (Monteverdi, Haendel) et de compositeurs moins fréquentés (Lotti, Durante et Marcello), elle aurait mérité une présentation moins désinvolte : l’éditeur n’a pas pris la peine d’en mentionner l’originr ni l’auteur des poèmes. Citons pêle-mêle des extraits parfois transcrits de Livres de madrigaux de Monteverdi (Septième et Huitième) et des pages italiennes du jeune Haendel (Sono liete fortunate HWV 194 et Tanti strali HWV 197). Familières du répertoire baroque, Roberta Invernizzi et Sonia Pnina ont la chance de s’exprimer dans leur langue maternelle ce qui participe grandement à la justesse de l’expression : la sensualité de Vorrei baciarti et Ohimè et le désespoir de Dov’è il moi ben de Monteverdi. La mise en place très précise (Mentre vaga angioletta de Monteverdi) bénéficie d’une participation instrumentale aussi dynamique que somptueuse bien supérieure à un simple accompagnement. La camera prend alors les dimensions d’un théâtre. | |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |