Texte paru dans: / Appeared in:
Naïve |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie Depuis Scimone (Erato/1986) et le médiocre live de Malgoire (Dynamic/2001) qui vit les débuts de Philippe Jaroussky (en Arbace), Catone in Utica attendait toujours sa référence studio. Non sans susciter quelques réserves, ce volume 55 de l’édition Vivaldi-Naïve comble cette lacune discographique. Mais pourquoi avoir fait appel à Alan Curtis et son Complesso Barocco ? Même si la direction piétine moins que dans certains opéras de Haendel, on aurait préféré un chef plus sensible au tactus vivaldien et modelant davantage les couleurs instrumentales. La brochette de solistes, heureusement, s’impose haut la main sur la concurrence, chapeautée par un carré de dames gagnant : Ann Hallenberg (bouleversante dans « O nel sen di qualche stela »), Romina Basso, Emoke Barath et Roberta Mameli en Cesare, certainement le rôle le plus lourd. À ceux qui regretteraient un soprano masculin — Jacek Laszczkowski, le Cesare de Malgoire, s’y était fourvoyé — on conseillera l’écoute des arias « Se mai senti spinarti » et « Se in campo armato » pour mesurer l’étendue de son talent dans les registres élégiaques puis guerriers. Face à elle, Topi Lehtipuu campe un Catone à fleur de peau, dont on déplore cependant des problèmes de projection de plus en plus patents. Différente de la reconstitution de l’acte I (absent du manuscrit) opérée par Fréderic Delamea pour 1’enregistrement Dynamic, la présente, due à Alessandro Ciccolini, se veut p1us à l’esprit qu’à la lettre. Un tableau n’est pas de trop pour démêler les différentes encres de la partition, des récitatifs (souvent longuets) et cadences entièrement écrites de sa main, aux emprunts façon pasticcio. Pour contestable qu’elle soit, cette proposition a le mérite de nous restituer l’œuvre en son entier. | |
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