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Analyste:
Gaëtan Naulleau Le Farnace de Vivaldi voulu par Cencic, l’Artaserse de Vinci avec son épatant défilé de contreténors, des raretés de Galuppi, Soliva, la « Mission » de Bartoli : Diego Fasolis a pris en quelques années une place de choix dans le monde de l’opéra baroque, avec des idées sur le style suffisamment vagues pour satisfaire des chanteurs toujours inquiets qu’on leur serre le collier, mais un instinct du théâtre assez précis pour damer le pion à bon nombre de spécialistes. On avait presque oublié quel chef de choeur il peut être, exceptionnel à nouveau dans le volet sacré de la trilogie Steffani réalisée chez Decca à l’instigation de Cecilia Bartoli. On sait
que l’album ne se serait pas fait sans elle, mais il faut avouer qu’elle
n’est pas forcément son meilleur atout. Dans le grand Stabat Mater
écrit par Steffani au soir de sa vie (1727), le dolorisme appuyé de ses
apparitions menace de déséquilibrer le grand tableau qui unit les six
solistes au chœur et aux cordes. Le geste introspectif d’un Leonhardt (1995,
DHM) donnait paradoxalement plus de tension à une fresque qui se morcelle
ici. Mais elle nous vaut de si beaux moments (l’emphase du choeur Pro
peccatis, le Vidit suum de la basse, l’élan sensuel du Fac me
vere, le charisme de Daniel Behle, le trio Virgo virginum, la
désolation tendre du Quando corpus morietur) que vite, on rend les
armes. |
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