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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Luca Dupont‑Spirio Ce sont justement des extraits de la Brockes Passion qu'enregistre en complément Ina Siedlaczek. (AUDITE97729). La soprano allemande, à l'émission modeste mais parfaitement épanouie, dialogue avec le violon, le hautbois et le traverso, seuls ou associés. Le basson renforce le violoncelle dans un continuo à deux luths et harpe où l'orgue alterne avec le clavecin. Un sens aigu de la phrase conduit cette voix à la lumière discrète, judicieuse dans l'usage de ses moyens. D'une même couleur, le sensuel Süsse Stille, sanfte Quelle et le joyeux Meine Seele hört im Sehen se distinguent par de subtiles nuances dans l'inflexion de la ligne, sans jouer l'opposition dynamique. La fraîcheur ne rend pas inaccessible un certain pathétique, comme en témoignent les airs tourmentés de la Passion, parmi lesquels « Sünder, schaut mit Furcht und Zagen ». Une proposition toute en légèreté, certes, que ne bousculent ni remous dramatiques ni abandons lascifs, mais séduisante dans son naturel.
Face à ces deux belles surprises, Florilegium (Channel Classics CCS35117), ensemble le plus honoré de la livraison, trouve en Gillian Keith une comparse un peu froide. Certes, les compléments instrumentaux (Sonates en trio en mi mineur op. 5, en si mineur op. 2 et Concerto a quattro en ré mineur) enchantent grâce à la flûte d'Ashley Solomon, merveilleuse aussi dans son dialogue avec la voix. Celle‑ci toutefois ne nous touche ni par le ton, monocorde, ni par la ligne, qu'affecte un vibrato serré et systématique. Une technique sans défaut ne l'entraîne pas vers des contrastes qui animeraient un discours où Singe Seele devient aussi sage que Die ihr aus dunkein Grüften (lequel prépare pourtant le puissant « Forte e lieto » de Bajazet dans Tamerlano). Espérons plutôt que le quatuor, complété par Bojan Cicic au violon, Jennifer Morsches au violoncelle et Terence Charlston, au clavecin nous gratifie d'un opus complet de sonates...
Enfin, pour goûter
toute la pulpe lyrique de ces Deutsche Arien, nous retournerons à la
prodigalité de Dorothea Röschmann (HM), à la grâce solaire d'Emma Kirkby (Emi)
et aux charmes de Nuria Rial (DHM). Ce Handel‑là, au moins, n'est pas mal loti. |
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