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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin La Reverencia est un jeune ensemble encore peu connu en France, mais on ne saurait trop vous conseiller de prêter une oreille à leurs réalisations dans le répertoire du XVIIe siècle (chez le même éditeur). Les Pièces en concerts de Rameau, maintes fois visitées ces dernières années, prouvent ici encore qu'elles sont loin d'avoir livré tous leurs secrets. Longtemps tenues pour de curieuses expériences, des essais ingénieux où le clavecin concerte avec de fantomatiques volutes instrumentales, elles ont trouvé depuis peu des voix capables de les chanter, notamment Les Timbres il y a quelques mois (Diapason d'or, cf no 627).
La Reverencia aborde l'oeuvre avec la même volonté de débusquer sous l'écriture subtile de Rameau son humour, son second degré, sa profondeur. Le violon, la flûte et la viole offrent ici un prolongement très direct aux accents tour à tour impérieux et délicats du clavecin. L’ivresse du Vézinet l'ampleur de La Livri, l'énergie de La Marais: voilà des caractères bien campés, qui s'incarnent dans un cadre parfaitement établi. Interchanger flûte et violon au sein d'une même pièce, voire les convoquer à l'unisson permet d'enrichir le discours et d'imaginer de nouvelles dynamiques. La Laborde, sous les mains d’Andrés Alberto Gomez, regorge d'inégalités toujours expressives et souples; en de nombreux autres endroits, le surpointage systématique ou l'exécution formatée des ornements laissent place à une pensée musicale très libre.
La Boucon joue sur une longueur de son singulière, qui exalte la suavité de l'harmonie et fait oublier la barre de mesure. Cette mise en scène inventive et généreuse évite tout effet, sauf à l'occasion des Tambourins endiablés et des menuets qui font un clin d'oeil à Platée. Merci !
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