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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe
Venturini UN CLAVECIN EXTRÊMEMENT TEMPÉRÉ
Andreas Staier et le Freiburger Barockorchester trouvent le juste ton de ces concertos.
Les artistes n'ont pas suivi l'ordre du manuscrit autographe, préférant glisser dans le premier cahier (BWV 1052‑1057) le BWV 1058, au lieu de le placer après. Ce caprice bien innocent de mise en page ne gênera pas la lecture d'une interprétation captivante qui joue autant sur la continuité que sur le contraste: continuité du geste et du souffle, contraste du nombre et du son.
Aux effectifs réduits à un instrument par partie (Béatrice Martin et Les Folies Françoises, Bertrand Cuiller et Stradivaria, Richard Egarr et The Academy of Ancient Music, Céline Frisch et Café Zimmermann), Andreas Staier et ses complices préfèrent une équipe un peu plus étoffée comme Lars Ulrich Mortensen et Concerto Copenhagen, Christophe Rousset, Christopher Hogwood et The Academy of Ancient Music.
Ni distraction ni séduction
Mais la puissance rhétorique et la détermination qu'impose le Concerto BWV 1052 relèvent davantage de l'autorité de l'orateur que de la taille de sa tribune. Carrures nettes, articulation volontiers anguleuse, ton persuasif: l'humeur n'est pas à la distraction ni à la séduction. Les fusées en triples croches du soliste comme l'unisson impérieux de l'orchestre et ses interventions font montre d'une rare pugnacité. Parti pris ? Non, compréhension du texte. Le concerto suivant, le BWV 1053, d'une encre bien plus diluée, est non seulement confié à un effectif minimaliste mais laisse davantage filtrer la lumière.
Les musiciens ont pris le soin de cerner la personnalité de chacun de ces concertos où les rapports entre le clavecin et l'orchestre changent régulièrement : soliste roi (BWV 1055) ou, au contraire, intégré dans l'ensemble (BWV 1056),
densité instrumentale (BWV
1058) ou légèreté du trait (BWV 105412, libre, comme improvisé).
Comme dans ses Concertos brandebourgeois, Bach a veillé à la
diversité de l’ensemble: il a été bien entendu. | |
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