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Diapason # 638 (09/2015)
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Hyperion
CDA68069




Code-barres / Barcode : 034571280691

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: David Fiala

Alors que les quatuors vocaux masculins et leurs adeptes sont sous le double choc de la disparition prématurée de Dirk Snellings, la basse pensante de la Capilla Flamenca, et des adieux du Hilliard Ensemble, la renaissance du Orlando Consort met un peu de baume au coeur Si le groupe anglais n'a jamais cessé ses activités, ses productions discographiques tendaient à s'espacer depuis une dizaine d'années, sans pour autant ménager des coups d'éclats. Deux récents récitals Machaut (cf nos 619 et 634) et l'annonce d'un projet « La Passion de Jeanne d’Arc » autour du film muet de Carl Dreyer semblent témoigner d'un souffle nouveau, manifestement lié au rajeunissement de l'équipe. Outre le remplacement d'un des deux ténors fondateurs dans les années 2000, un jeune contre‑ténor, Matthew Venner, tient désormais la ligne supérieure. Tout en étant dans le droit fil de l'identité vocale du quatuor, fine et intimiste, ces nouvelles recrues contribuent à une intensité et un engagement nouveaux.

 

En consacrant à Loyset Compère un deuxième récital vingt ans après celui de ses débuts (Métronome, 1994), le quatuor paraît bien chercher un second départ. Depuis leur album pionnier, le premier et le seul à ce jour qui révèle l'immense talent d'un compositeur étroitement lié à la cour de France à l'époque des guerres d'Italie de la fin du XVe siècle, la figure de Compère a encore pris de l'envergure, pour être désormais considérée comme le maître en composition de Josquin Desprez et plus Iargement de toute sa génération. Le Magnificat placé en tête du programme affiche une ampleur et une inventivité éblouissantes ; les chansons qui suivent comptent parmi les premières à abandonner le modèle courtois pour un registre popularisant et grivois, avec une vivacité, une liberté de ton et de forme, un humour qui ouvrent la voie à Janequin.

 

Un florilège aussi varié aurait‑il appelé chez ses interprètes une palette expressive plus diverse encore, des climats plus affirmés ? Sans doute, mais l'excellence qui unit l'album suffit à rendre la réalisation incontournable et réjouissante dans la discographie balbutiante de Compère.

 

 

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