Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: David Fiala Jordi Savall a le goût de la fresque polychrome balayée par le vent de l'Histoire. Sa nouvelle épopée suit la biographie d'un des principaux contemporains de Josquin et Léonard de Vinci : le compositeur gantois Henri Isaac, mort voici cinq cents ans. Les détails manquent un peu pour affirmer que sa vie fut véritablement romanesque, mais ses grandes lignes suffisent à dessiner un captivant parcours au coeur de l'Europe de la Renaissance : après des débuts en Autriche, il s'installa à Florence et devint le musicien attitré des deux plus mémorables figures de princes‑mécènes de cet âge fastueux des Borgia: Laurent le Magnifique et l'empereur Maximilien ler, grand‑père de Charles Quint. Pour rendre justice à l'oeuvre prolifique et protéiforme de ce maître encore sous‑estimé, qui préfigure le polyglotte européen Lassus, Savail ne lésine pas sur les moyens : ses quatorze voix mixtes, six hauts instruments à vent (hautbois, cornet, trombones), quatre violes, orgue, luth et percussions sont à la hauteur des effectifs dont Isaac disposait chez ses protecteurs. Le programme offre une très généreuse anthologie des oeuvres les plus fameuses du compositeur, associées aux principaux événements qui ont scandé sa vie. Cinq très grands motets de cérémonie, approchant chacun les dix minutes, forment le roboratif plat de résistance de ce festin, introduit et rythmé par d'impeccables fanfares de cuivres et tambour et autres pièce pour violes, qui rappellent qu'Isaac est un acteur clé des débuts de la musique instrumentale, comme en atteste sa Fantaisie sur La Mi La Sol. La parure instrumentale taillée pour polyphonies en effectif complet accentue la diversité des textures ou faisant ressortir les thèmes enfouis dans le tissu de ce contrepoint volubile. La fameuse chanson d'adieu à l’Autriche Innsbruck, lch muss dich lassen, introduite au luth seul, reprise aux violes et voix de dessus, puis aux voix seules et luth, finit en un vaste choral orchestral.
Souffle de l'Histoire: nous
voilà transportés deux siècles en avant dans une Passion de Bach, comme le
confirme la reprise en fin de récitai de la chanson avec son texte réformé, O
Welt, ich muss dich lassen, qui la, transforma en choral luthérien. |
Sélectionnez votre
pays et votre devise en accédant |
Choose your country
and curency when reaching |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews