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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Jacques Meegens Le graduel de Fontevraud aurait‑il le vent en poupe ? Quelques mois après Cum Jubilo, Laurence Brisset (qui avait déjà défriché le manuscrit en 1991 sous la direction de Marcel Pérès) s'y consacre à son tour. L'album est un panorama musical autour des deux « Aliénor », d'Aquitaine et de Bretagne : deux parentes qu'un siècle sépare, liées l'une et l'autre à l'abbaye de Fontevraud. Cinq voix de femmes, habituées du répertoire médiéval, explorent des musiques profanes et sacrées du XIIe au XVe siècle, accompagnées d'un orgue portatif (qui se contente d'un bourdon dans trois pièces). L'argument développé par la notice est prétexte à un programme hétéroclite : Aliénor d'Aquitaine sert de caution lointaine à la présence de chansons de troubadours souvent ressassées. Lan can li jorn, enregistré près de cinquante fois depuis les années 1940 (!), trouve ici une version à voix seule minimaliste et délicate, mais qui ne se démarque pas par son éloquence. La « Bretagne » leur permet de recycler le motet anglais Regne de pite, déjà gravé quasiment à l'identique par De Caelis en 2000. La Chanson de Guillaume d'Aquitaine de Philippe Hersant, inclusion contemporaine (2015), apporte une énergie qui tranche avec le caractère méditatif donné aux plains‑chants. Des voix agiles, aux timbres clairs et bien affirmés, développent des ornements volubiles qui contrebalancent le parti pris de stabilité métrique du versus polyphonique Arce siderea ou de la séquence Verbum bonum.
La démarche de De Caelis brille par sa volonté d'historicité musicale: une
prononciation du latin « à la française », un travail rythmique sur le
plain-chant tardif (plus mesuré et plus posé que le grégorien des origines), et
une recherche sur l'ornementation, intéressante bien que l'on s'interroge
parfois sur l'influence de l'ensemble Organum et le bien-fondé de certaines
formules. |
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