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Diapason # 637 (07-08/2015)
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Glossa
GCDP33204




Code-barres / Barcode : 8424562332041

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Sophie Roughol

Le Siècle d'or espagnol se solde par une banqueroute (1627). Philippe IV, piètre politique et son successeur Charles II, « roi débile », furent en revanche les mécènes passionnés d'une ébullition culturelle hostile aux influences « hérétiques ». L’Espagne résistait au raz‑de‑marée italien et semblait trouver dans l'exaltation d'un style national la revanche de sa décadence politique. Si le compositeur Juan Hidalgo (1614‑1685) n'a pas su poser avec le dramaturge Calderon de la Barca (1600‑1681) le socle durable d'un opéra hispanique, il fut en revanche le promoteur de formes originales entre folklore, tradition et art savant, telles les coplas ou tonos ‑ airs strophiques – profanes (humanos) ou religieux (divinos), ou encore les zarzuelas. Fahmi Alqhai embrasse cette époque en un pafchwork habilement agencé et orné. Hidalgo voisine avec le Liégeois Mateo Romero (« El maestro Capitan », ca. 1575‑1647) ou José Marin (ca. 16181699), et côté instrumental, le Napolitain Andrea Falconieri (ca. 15851656). On y retrouve No piense Menguilla ya de Marin, Esperar, sentir, morir d'Hîdalgo ou les marionas instrumentales de Guerau chères à José Miguel Moreno, mais aussi quelques inédits.

 

Ces musiques à l'éloquence très directe, enjôleuses et sans apprêt, sont servies par un autre hidalgo, le ténor andalou Juan Sancho. Sa voix d'or fièrement projetée coule la simplicité formelle des pièces dans une liquidité aristocratique et millimétrée. Si on peut imaginer lectures plus intimes, le tact avec lequel il dose le dramatisme pour peindre les amours déçus est admirable. Sa parole virile tempère judicieusement la profusion d'ornementations et contre‑chants d'une Accademia del Piacere rutilante ‑ trois violes de gambe, guitare ou archiluth, clavecin et percussion ‑ et assez narcissique dans ses arrangements voluptueux. La mariée n'est pas trop belle mais un peu trop fardée, plus espagnole que nature. Et l'époux splendide.

 

 

 

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