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Diapason # 637 (07-08/2015)
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DHM 888430409125



Code-barres / Barcode : 888430409125

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Xavier Bisaro

Quels caractères ! Quelles couleurs ! Après une splendide anthologie Buxtehude et tandis qu'elle poursuit un cycle Bach au ton très personnel, Kei Koito élargit son horizon avec un florilège venu de l'Allemagne centrale et méridionale. Cap au sud dès le choix de l'instrument, dont le nombre de jeux relativement restreint ne bride pas l'inventivité de la registration tant ces jeux, individuellement ou combinés, recèlent de nuances. Et la route se poursuit avec les compositeurs au programme, pour qui l'univers musical italien était connu directement (Kerll, Froberger, Muffat) ou transmis par l'entremise de maîtres ayant voyagé (Pachelbel). Leurs oeuvres témoignent de cette rencontre essentielle dans l'évolution de leur langage (notamment au travers des genres de la toccata et de la canzona) mais non exclusive: les chaconnes ponctuant le disque rappellent que la France constitua un autre de leurs pôles d'inspiration. La synthèse stylistique opérée par ces compositeurs a inspiré Kei Koito. Si son jeu est toujours aussi singulier, aussi déterminé, articulé, musclé, il trouve aussi chaque fois une forme d'équilibre et une souplesse captivantes. La polyphonie des ricercari respire avec aisance, les pièces sur basse obstinée sont menées avec la franchise et l'énergie qu’appelle leur essence à la fois chorégraphique et orchestrale. Cette vitalité ‑ qui n'est pas sans rappeler le clavecin d'Andreas Staier dans des répertoires équivalents ‑ évite aux plages méditatives de sombrer dans la complaisance : la Meditation faist sur ma mort future de Froberger profite de la profondeur des fonds de l'orgue de Wolfegg pour se transformer en une superbe Toccata per l'elevazione. Si l'on ajoute à cela un instrument haut en couleur, un enchaînement habile des pièces par séquences tonales et une prise de son extraordinaire, ce récital offre une parfaite introduction à l'art de ces organistes que Johann Sebastian Bach, selon le témoignage de son fils Carl Philip Emanuel, connaissait et appréciait.



 

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