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Analyste:
GaëtanNaulleau
Six invraisemblables
sonates pour vents, cycle si périlleux que seuls les champions du hautbois s'y
sont frottés, tous avec succès en vérité. D'abord Holliger et Bourgue (et
Thunemann, car le basson tricote et caquette à jeu égal), puis Ponseele et
Dombrecht sur instruments anciens (Accent, idem). avant le coup d'éclat de
Zefiro, qui a mis tout le monde d'accord (Astrée, 1993 et l995). Trois
Diapason d'or ‑ de tels défis éloignent les médiocres et galvanisent les
meilleurs‑, et donc un quatrième aujourd'hui, tandis que les Capriccios
d'orchestre, un pied dans la Water Music de Handel, l'autre chez Rameau,
attendent toujours une « référence ». Vaclav Luks et son Collegium 1704, héros
de Zelenka, nous la donneront sans doute, patientons, et réjouissons‑nous. Ce
que le claveciniste praguois et ses invités (Xenia Löffler, Michael Bosch et
Jane Gower) accomplissent ici appelle une brochette de superlatifs : pour la
splendeur à toute épreuve des hautbois, la repartie gouailleuse de Gower, le
clavecin fluide de Luks (qui agence avec le luth et la contrebasse des plans
sonores très organisés). Et pour la poésie qui les fond dans l'Adagio de
la cinquième sonate, ou l'appétit de dialogue qui leur permet d'affronter sans
s'épuiser le finale de la quatrième: Zelenka, partant d'une simple idée de
danse, multiplie les virages, les fausses pistes, les suspensions … pendant
près de dix minutes. Ajoutées aux onze des autres mouvements! Quels souffleurs
tombés du ciel ont donc inspiré au compositeur de tels défis d'endurance ?
Vaclav Kapsa déplace la question: « de très longs enchaînements de passages
virtuoses ne servent pas à une démons-tration ostentatoire mais à une escalade
maîtrisée de tension, qui permet d'atteindre l'effet expressif au moment où
l'attente de l'auditeur est déjà entièrement assouvie, mais la fin encore
lointaine. »
Aucun presto aux
effets faciles ne viendra flatter une virtuosité tape-à-l'oeil : chaque mesure
sollicite en revanche le sens de l'arabesque et de l'écoute, dans un flot de
contrepoint où nous reconnaissons à la fois l'ancien élève de Fux, et le futur
compositeur de fresques sacrées gargantuesques.
Renier le brio de
Zefiro ? Certes pas, mais admettons que les nouveaux venus l'emportent par la
séduction des couleurs et surtout par l'intelligence joueuse des rythmes ‑
extraordinaire « ping‑pong » de contretemps dans le finale de la Sonata V.
Pur bonheur, à écouter en boucle et à ranger entre les Handel de Pinnock, les
Corelli de Tafelmusik, les Telemann de Florilegium et les Van Wassenauer de
Koopman.
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