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Diapason # 625 (06/2014)
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Warner
WMI4631482




Code-barres / Barcode : 0825646314829

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Denis Morrier

Peu d'enregistrements ont autant marqué l'histoire de l'interprétation. L'Orfeo de 1968 fut un tremblement de terre. Pour la première fois, la favola revenait à la « vraie vie », parée de sonorités chatoyantes insoupçonnées. Harnoncourt affirmait son génie visionnaire, son intelligence du style, des tempos, du mot ardent, de la dramaturgie puissamment articulée. L’Ulisse de 1971 et la Poppea de 1974 furent les premières intégrales d'opéras jusqu'alors systématiquement mutilés, Harnoncourt osait leur rendre une théâtralité shakespearienne et une prodigieuse intensité lyrique. Il enrichissait les deux opéras vénitiens d'accompagnatos de sa main qu’on retrouve à l'identique dans ses gravures ultérieures (la trilogie mise en scène par Ponnelle et les récents DVD zurichois). Révolution en ces temps héroïques du renouveau baroque: une soprano dramatique « l'impériale Sôderström) s'appropriait la folie de Néron, un contre‑ténor élégiaque (divin Esswood) endossait les rôles d'alto masculin. Une pléiade de voix lumineuses traversait les trois opéras: radieuse Rotraud Hansmann, poignant Max Van Egmond... Pari et coup de génie, inviter l’improbable Cathy Berberian pour magnifier les rôles tragiques, Harnoncourt invitait aussi l'antidiva à graver trois joyaux ‑ la Lettera amorosa, le Lamento d’Arianna traité en madrigal concertant et l'enivrant Con che soavità ‑ dont on guettait depuis longtemps le retour au Catalogue. Réédition tombée du ciel.

 

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