Texte paru dans: / Appeared in: Supraphon |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie Les quatre compositeurs présentés comptent tous parmi les élèves originaires de Bohême du célèbre Fux (1660-1741), « présence absente » du disque, dont la méthode de contrepoint Gradus ad Parnassum connut rapidement la notoriété. L’écriture à l'oeuvre chez cette nouvelle génération de compositeurs cristallise le conflit entre les règles édictées par le maître et le style concertant moderne qui connaîtra son aboutissement à la fin du XVIIIe siècle dans le classicisme viennois. C'est la dimension chambriste qui ressort en premier lieu du Stabat Mater de Tuma (1704-1774), probablement en raison du petit effectif choisi par Václav Luks : choeur de poche accompagné par sept instrumentistes. Le geste cursif et la texture aérée évoquent le madrigal, tandis que la forme en brefs mouvements enchaînés se souvient du Stabat de Domenico Scarlatti… sans ses éclairs de génie. C'est plutôt celui de Pergolèse qu'évoque le mouvement liminaire de la Sonate en fa mineur d'Orschler (16981767/70), avec ses retards et ses épanchements douloureux. L’insouciance d'un menuet, forme de prédilection du style galant, referme cette Sonate que n'auraient pas déparées des attaques plus tranchantes. On retourne au stile antico avec les trois Sub tuum praesidium de Zelenka qui se réclament explicitement de Palestrina. Quoiqu’en dise la notice, un effectif plus élargi, conformément à celui en vigueur à la cour de Dresde, magnifierait le message spirituel de cette prière à la Vierge que le Bohémien mit dix fois en musique. En considération de leur contenu anecdotique, on peut se demander si tous ces morceaux n'auraient pas gagné à être ventilés en guise de complément plutôt que regroupés ainsi sur un même disque d'un moindre intérêt.
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