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Analyste: Ivan A. Alexandre A la différence de maintes cantates, les duos de Handel sont moins des opéras miniatures que des odes au contrepoint et à l'harmonie, portées par cette rage qui distingue le fier Saxon de son modèle Agostino Steffani. Champ expérimental du premier intérêt pour La Risonanza au sortir d'une intégrale des cantates « avec instruments » et peut‑être avant une intégrale des cantates tout court. Handel nous laisse une vingtaine de Duetti da caméra composés principalement à Hanovre vers 1710 et à Londres trente ans plus tard. En voici la moitié, tous pour soprano et contralto. Dans le jeu de cette troupe aguerrie, les atouts abondent: précision, élocution, basse continue à la fois rigoureuse et inventive, enthousiasme contagieux. Les accents, les contrastes, les roulades exubérantes de Tantistrali donnent franchement, et délicieusement, le tournis. Ne manque
qu'un détail : le chant. Par son mépris du cantabile, son absence de legato,
ses graves enflés (la mezzo), son émission blanche noircie par le vibrato
(la soprano), cette paire fameuse confirme la mauvaise santé de l'Italie
dans un domaine où elle devrait nous faire la leçon : le bel canto, l'art du
souffle, du phrasé, de l'expression par la couleur, de la messa di voce, du
trille. Le chant. Sans quoi, tout va bien. La culture, l'expérience et
l'ardeur des artistes ici réunis ne font aucun doute. La Muse pleure, mais
on ne se moque pas d'elle. |
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