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Analyste:
Sophie Roughol Que d'humilité! Certes, le temps de Noël y incite, mais c'est aussi la marque de Manfred Cordes. Et son Weser‑Renaissance n'apparaît jamais aussi convaincant que lorsqu'il chante a cappella et en formation masculine (deux dessus, quatre ténors et deux basses, parmi lesquels Alex Potter ou Jan Van Elsacker). Le grand
Morales, maître de la musique religieuse du Siècle d'or, Sévillan engagé
comme chanteur de la chapelle pontificale, leur inspire un émerveillement
paisible. Une tonalité unique dont on pourrait se lasser, pour demander
plus de fermeté au dessin, et moins de pastel. Mais on rend les armes devant
tant de velouté, de plasticité. Manfred Cordes prend appui sur la
transparence de l'écriture de Morales et sur des chanteurs exceptionnels.
Il sculpte les textures (Veni Domine et noli tardare), trouble le flux
d'infimes accélérations (Salve regina). Çà et là, un « admirabilis »
miroite comme un joyau dans Ecce Virgo concipiet, une volée de « Noe, noe
» s'égrène dans le Pastores dicite. Dans la section médiane du grand motet
final Cum natus esset Iesus, l'évocation d'Hérode fait basculer
l'ensemble vers les voix graves: un peu plus d'énergie, de tranchant,
apporterait du poids à une narration trop pudique. |
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