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Appréciation d'ensemble: | |
Analyste: Ivan A. Alexandre Handel au piano, c'est la saison... Cette fois, un domaine plus souvent visité par le grand laqué noir que les concertos: les Pièces pour le clavecin. Précisément les huit Suites du Livre de 1720 auxquelles s'ajoutent deux extraits du Livre de 1733 (Suite en mi mineur et Chaconne en sol) ainsi que l'archaïque Partita hambourgeoise HWV 444. Voilà, vous savez tout. A son habitude, Danny Driver n'a aucune intention d'interpréter ces pages bien connues. Il ne prétend que les restituer, dans leurs moindres détails. Qui espère la transe et la rage dont ses contemporains disaient Handel prodigue risque d'être déçu. Tout est simple et paisible sous ces doigts rigoureux. Tout est clair, égal, sérieux, sans la moindre tension, jusque dans des gigues indansables. L’étagement des fugues, le crescendo des variations (Chaconne accélérée avec un naturel parfait): tout est aussi magnifiquement construit. Nous ne trancherons donc pas à la place du lecteur. Soit ce flegme distancié lui semblera hors sujet, soit il trouvera son bonheur dans une vision limpide soutenue par de vrais moyens, et gagera avec Bernard Shaw comparant le spectaculaire Anton Rubinstein à l'invisible Charles Hallé qu’«avec le temps, les interprètes "classiques" finissent toujours par l'emporter». |
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