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Diapason # 614 (06/2013)
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Soli Deo Gloria
 SDG185




Code-barres / Barcode : 0843183018529

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Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Jean-Luc Macia
 

John Eliot Gardiner n’avait-il pas bouclé l’intégrale des cantates en 2000, lors de son fameux « Bach Pilgrimage » publié en vingt-sept volumes par SDG ? Quelques-unes avaient été laissées de côté pendant l’aventure (les cantates non liées au culte), quelques autres écartées de l’édition. Notamment le programme pour le jour de l’Ascension donné le 1er juin 2000 en la cathédrale de Salisbury, gâté par de multiples bruits parasites : le chef du Monteverdi Choir a donc décidé d’en faire le sujet d’un volume XXVIII, enregistré en 2012 dans une nef plus silencieuse. On se souvient que Gardiner avait déjà gravé ces cantates en 1993 et 1999, pour Archiv (cf. no 472).

A-t-on entendu un choeur chanter avec autant de ferveur, de fluidité et de précision le premier morceau de la BWV37 ? Le Monteverdi est tout aussi éblouissant dans le rutilant portique de la BWV43 auquel il imprime une tension vertigineuse. Et bien sûr, il est à son affaire dans ce que l’on appelle souvent l‘Oratorio de l’Ascension BWV 11, où ses trois interventions, notamment au début de la cantate, sont jubilatoires. Dans l’ensemble, Gardiner choisit des tempos vifs : son geste nettement dessiné enflamme l’atmosphère comme le veut la célébration de cette fête d’espérance. Le revers de la médaille, c’est parfois un manque d’émotion comme dans la fameuse aria pour alto de la BWV11 (futur Agnus Dei de la Messe en si mineur), bien prosaïque d’autant que Meg Bragle n’est pas l’interprète vocale la plus inspirée du quatuor (chez Archiv, Michael Chance était pire...). Mais c’est aussi une soprano dépourvue de souffle, de timbre comme de caractère, au chant « instrumental » jusqu’à la caricature, qui diminue l’intérêt de l’album. Si on ne lui en veut pas trop de picorer son air assez mineur dans la BWV43, comment recommander une version de la BWV 11 quand le magnifique « Jesu, deine Gnadenblicke », haut perché, sans basses, se déploie si précautionneusement? Un ténor viril et lyrique nous séduit davantage. Et Dietrich Henschel, seul ancien du Pilgrimage, donne une véhémence théâtrale, presque surjouée mais efficace, à plusieurs de ses apparitions, par exemple ses récit et aria de la BWV43, véritable chant d’exaltation au Roi des Rois. Bilan mitigé.

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