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Analyste:
Ivan A. Alexandre Diapason d’or pour l’Opus 4 enregistré cinq ans plus tôt (cf n° 559). Diapason d’or pour ce nouveau bouquet cueilli, non plus dans un seul opus, mais ici et là en toute liberté — quoique vous connaissez le Dr Ghielmi, en toute logique. Aujourd’hui comme hier l’articulation tient lieu de mouvement et la volonté l’emporte sur la spontanéité. Le Coucou et le Rossignol qui ouvre l’album nous fait d’ailleurs craindre l’asepsie. Ces accents millimétrés, ce phrasé à court terme, ce (petit mais superbe) orchestre sous surveillance, ces appeaux redondants, cette divine harmonie n’ont-ils pas quelque chose de fabriqué ? Et aujourd’hui comme hier, toute résistance s’évapore, Lorenzo Ghielmi a ce don vraiment unique de sophistiquer avec franchise, sans aucune feinte, et de mesurer sans lésiner. De la verve ? Ses allegros en abondent. Du style ? Ses solos improvisés en débordent. De la couleur? Sa petite merveille à vingt jeux récemment construite par Giovanni Pradella pour le sanctuaire du « Divin Captif » à Valle di Colorina (!) en ruisselle. Que ces gestes sont clairs, et cette registration, et ces ornements, et ce toucher! Un maître est à l’oeuvre, dans un style si personnel qu’il ne nous vient jamais à l’idée de le comparer avec ceux d’un Chorzempa, d’un Tachezi ou d’un Preston. Comme le chef soliste rendait l’Opus 4 n° 6 à sa harpe natale, le voici qui offre au riche hautbois de Paolo Grazzile le Concerto en sol mineur, frère à peine dissimulé du Concerto pour orgue en la majeur: heureuse rencontre, et inédite. Au fil de ce Volume II, Ghielmi sélectionne les concertos joués avec quasi-certitude par Handel aux entractes de ses oratorios, et ne retient de l’Opus 7 (posthume que le n°5, pour son grisant ostinato. Est-ce à dire qu’il souhaite renoncer à tout ce qui lui paraît « douteux ‘, ou qu’il réserve l’Opus 7 à un Volume III? Pour nous, avec ou sans la bénédiction de la faculté, notre choix est fait: un Volume III ! |
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