Texte paru dans: / Appeared in:
*  

Diapason # 614 (06/2013)
Pour s'abonner / Subscription information


 

Naxos
 NAX855735860



Code-barres / Barcode : 0747313235827

Consultez toutes les évaluations recensées pour ce cd ~~~~ Reach all the evaluations located for this CD

 

Challenge Classics
CC72548



Code-barres / Barcode : 0608917254822

Consultez toutes les évaluations recensées pour ce cd ~~~~ Reach all the evaluations located for this CD

 

Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Ivan A. Alexandre
 

Somme de la pensée formelle selon Handel, l’Opus 6 a été publié en 1740 sous le titre de Douze grands concertos à sept parties pour cordes et basse continue. Mais le manuscrit porte témoignage qu’au moins quatre de ces concerti grossi, lorsque le compositeur les glissait entre les actes de ses oratorios, recouraient à un pupitre de hautbois. Qu’à cela ne tienne! s’est dit Kevin Mallon, ajoutons les hautbois, mais aussi, dans tel ou tel numéro, une flûte (tour à tour à bec et traversière), étoffons la basse, cherchons la couleur par l’instrument. Sans ostentation d’ailleurs: vents et cordes pincées se bornent scrupuleusement à doubler les violons — en une seule occasion le hautbois s’émancipe pour chanter le thème des variations du Concerto n°12. Jeu subtil. Tout à coup, le Concerto en la mineur cousine avec la Suite en si mineur de Bach. L’Air du Ré mineur gagne une tendresse inédite et l’ensemble du recueil s’efforce d’échapper à la monotonie. Car elle guette, la monotonie. Que n’a-t-on à la couleur des vents joint la couleur des passions ! Tout va son chemin sans ivresse ni délicatesse.

Les fugues errent sans but, les allegros marchent comme à l’école, la Polonaise du Mi mineur paraît interminable, le Hornpipe du n°7 refuse de danser comme la Sicilienne du n°9 de chanter... Pas un mouvement ne se révèle par son caractère. De la couleur, et de l’exquise, mais à quelle fin ? Quant à la technique, elle n’excède jamais l’acceptable et se dérobe même souvent lors des passages solo. Encore une heureuse idée perdue.

Tout le contraire du florilège espagnol dirigé avec une attention quasi maladive par Eduardo Lopez Banzo. Ici règnent le contraste, le brio, le détail, la volonté. Sous influence italienne (notoirement sous celle du Giardino Armonico), Al Ayre Espa
ňol multiplie les ruptures, les heurts expressionnistes. Adieu plume et pinceau !  L’archet sera tantôt duvet tantôt fouet. Adieu sentiments et paysages! L’Opus 6 ne sera que théâtre. «Affettuoso », l’introduction du n°6 ? Pas le moins du monde: on croirait quelque invocation de Zoroastre dans Orlando. La Sicilienne ? Alcina au bord du suicide. La Musette? Une scène de prison. A la fin de l’Air (Concerto n°10), on se dit que Fazil Say, de passage au studio, est venu présenter sa nouvelle symphonie orientale. A l’architecture et à l’unité des concertos, la troupe préfère l’éclat des instants. Elle surjoue parfois, déjoue souvent, mais elle joue. Avec un aplomb et une discipline inconnus de la bande rivale. Et des cordes, rien que des cordes. Une question tout de même. Pourquoi la moitié de l’opus en deux disques? Un concerto de moins et un disque suffisait; un troisième disque et nous avions l’intégrale. Bizarre.

Fermer la fenêtre/Close window

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews