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Diapason # 614 (06/2013)
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Hortus
HOR101



 Code-barres / Barcode : 3487720010101

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Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Ivan A. Alexandre
 

Benoît Toïgo ne méprise pas son pipeau. Mais son regard se porte plus loin. Au lieu d’une énième intégrale des sonates pour flûte à bec, le jeune musicien a construit un « Théâtre intime » où quatre sonates partagent l’affiche avec la cantate romaine Nel dolce dell’oblio (aussi appelée Pensieri notturni di Filli) et deux airs tirés d’un opéra vénitien de Bononcini, La regina creduta rè, que nos interprètes attribuent par erreur à Handel. On se demande d’abord pourquoi. Ni le bref « Son d’Egitto padre invitto » ni la tendre sicilienne « Non posso dir di più » n’ont rien de spécifiquement « handélien ». Mais on le découvre bientôt. C’est que, le soliste a beau clamer: « Ce qui m’intéressait, c’était Handel homme de théâtre», l’image qu’il nous donne de la scène baroque rappelle en effet Bononcini : du charme plutôt que du drame, de l’affection plutôt que de la passion, le vert pastoral au lieu du rouge sang. Quelle différence entre le Larghetto et l’Adagio de la Sonate en la mineur? Où sont le jarret de cette gavotte, le drive de ces allegros, le furioso de ce Furioso (Sonate en ré mineur)? En revanche, admirons la ligne des pièces lentes, une ornementation libre et touffue mais intégrée, la sonorité douce, les couleurs suggestives (théorbe chaleureux de Diego Salamanca)...

Benoît Toïgo n’est pas seulement flûtiste, il est aussi chanteur, et son chant nous touche. Davantage avouons-le, que celui de la soprano, bien aride. Du théâtre? On se demande. De l’intimité? Sans aucun doute.

 

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