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Diapason # 657 (05/2017)
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Pan Classics
PC10375



Code-barres / Barcode : 7619990103757

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin

 

A la tête d'un ensemble entièrement refondu depuis les Sonates du Rosaire parues l'an dernier (cf. nº 641), Lisa Tur Bonet propose une étude très documentée de l'ornementation du génial Romain. La question est complexe, car apparemment contraire à l'équilibre de l'écriture, à la concentration épurée des formes et au dosage des effets qui caractérisent les douze sonates de l'Opus 5 (1700). Une édition parue en 1710 à Amsterdam, qui prétendait avoir retrouvé les véritables inflexions de Corelli, fut mise en doute par Roger North en Angleterre et par le Père Castel en France. Et pourtant, loi du commerce oblige, dix‑neuf autres suivirent au cours de la première moitié du XVIIIe siècle ! Lisa Tur Bonet préfère, quant à elle, élaborer des solutions personnelles pour les six premières sonates (d'église), et piocher dans cinq versions historiques et contemporaines pour les six autres (de chambre).

Le degré d'intégration de ces éléments atteint un rare degré de naturel dans les sonates d'église. Entourée d'un instrumentarium inventif et agile, la violoniste plonge avec appétit dans les méandres dont regorgent les graves adagios. Elle semble prendre un plaisir certain à développer l'extravagance mélodique en germe dans les Vivace. Le centre de gravité nécessaire (formidable Marco Testori au violoncelle) rend compte du fameux équilibre du contrepoint. Sur ce socle inaltérable la profusion ornementale rebondit, glisse ou s'échappe avec une maîtrise appréciable du rubato. La Follia conclusive bénéficie d'une construction étudiée, où vitalité n'est pas synonyme d'hystérie.

On est moins convaincu dans les Sonates nos 8, 9 et 10, qui font sentir une certaine lassitude à s'approprier des ornementations étrangères peut-être moins adaptées au jeu vif‑argent de la violoniste. Tout intéressante qu'elle soit, la présentation avec un seul instrument de continuo (clavecin, harpe ou violoncelle) fonctionne moins: le discours se morcelle et se perd dans des digressions discutables. On tient donc là une belle version de l'Opus 5, dont le second volet manque un peu de direction.


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