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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jean‑Luc Macia Alpha, qui annonçait il y a deux ans une réédition sous son étiquette du cycle Zelenka d'Adam Viktora, aurait‑il renoncé ? La nouvelle étape est en tout cas splendide. Le Dixit Dominus commence avec une vivacité toute handélienne, enchaîne sur une somptueuse aria pour soprano puis un choeur (Judicabit) où, en une minute et une seconde (!), le discours est fragmenté par des ruptures, des changements de rythmes ou de tonalité. Tout l'art incomparable de Zelenka est résumé dans ces Vêpres, leurs bizarreries habiles, leur charge d'émotions, leurs envolées lyriques.
Dans sa musique sacrée autant que dans sa production instrumentale, le Bohémien de Dresde est un virtuose de la surprise musicale. À l'heure de la messe .. ou des vêpres, l'église est pour lui un théâtre, et les chanteurs ne sont pas moins flattés par son écriture qu'à l'opéra. Citons encore le stile concitato qui empanache plusieurs choeurs aux contours instables, les doxologies finales d'un contrepoint fabuleux. Si les Kyrie gagnent souvent avec lui une joie sans ombre, l'étrange Gloria du Confitebor tibi Domine est entamé par les solistes sur un ton lugubre !
La pochette annonce une première mondiale : première pour ces psaumes de 1725 réunis en un office de vêpres, mais des sept partitions, seul le Confitebor est inédit. Le Magnificat ZWV 108 a même été souvent gravé. Le De Profundis est adapté de celui écrit un an plus tôt pour la mort de son père.
Le plaisir de (re)découvrir ces pages somptueuses, entre autres le Beatus Vir avec son choeur haletant sur « Peccator videbit » ou encore le dense Laudate pueri, est conforté par la direction toujours vivante d'Adam Viktora, la clarté des plans sonores dans les choeurs concertants, les basses solides, la beauté des instruments anciens, la plastique générale qui met en lumière les nouveautés de l'écriture, également par une notice (en français,merci très complète et bien informée et par l'espoir que les autres Vêpres suivront. Dommage que les solistes ne soient pas tous à la hauteur: le timbre ingrat et les vocalises laborieuses du ténor comme le manque de charisme vocal de l'altiste gâchent un peu quelques passages, et privent ce disque d'un Diapason d'or que les autres interprètes et les chefs‑d'oeuvre de Zelenka méritaient.
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