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Classica # 185 (09/2016)
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Arcana
A393




Code-barres / Barcode : 3760195733936(ID547)

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Analyste:  Philippe Venturini

Les deux Orphée ce sont Giulio Caccini et Jacopo Peri, qui participèrent à Florence, à la fin du XVIe siècle, à l'invention de cette « nouvelle musique » (Caccini publie les Nuove Musiche en 1602), celle que nous appelons aujourd'hui baroque. Elle pensait alors s'approcher de la monodie grecque antique en s'éloignant des complexes polyphonies échafaudées par un Palestrina. En cherchant la simplicité originelle d'une musique attachée au sens des mots, les compositeurs élaborèrent paradoxalement un art sophistiqué dans lequel l'ornement, tel un lierre sur une branche, enguirlande la ligne mélodique. Rivaux, Caccini et Peri, le premier roturier, le second de noble extraction, durent tous deux solliciter leur muse lors des noces royales et florentines de Marie de Médicis et Henri IV en 1600. Tous deux, on le sait, mirent en musique la fable d'Eurydice d'après un texte d’Ottavio Rinuccini. Ce poète partage avec Alessandro Guarini, Pétrarque et quelques auteurs le programme de cette anthologie originale qui laisse généreusement résonner la lyre des deux Orphée. Si cette heure de chant monodique simplement accompagné d'une harpe, fût-elle double, pourrait inquiéter certains néophytes (le seraient-ils également par une heure de mélodie ou de lied ?), elle s'écoute (s'écoule) avec une étonnante facilité grâce à sa composition judicieuse et au talent admirable des deux interprètes. L'intelligence dramatique, l'élégance, la musicalité souveraine de Marc Mauillon, chanteur caméléon qui évolue avec grâce dans toutes les époques et tous les genres, n'est pas une découverte. Son émission droite, ses phrasés nuancés et son timbre corsé se mettent au service d'une expression toujours raffinée et sensible du texte, du mal de vivre (« Tutto 'l di piango ») à la joie pastorale (« Al fonte, al prato ») en passant par la désillusion (« Dolcissimo sospiro ») et la malice (« Odo, Euterpe »). Angélique Mauillon prolonge le chant plus qu'elle ne l'accompagne dans ce récital indispensable à tout amoureux du premier baroque.

 


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