Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe
Venturini Coincé entre Giulio Cesare et Rodelinda, Tamerlano reste le moins connu de la trilogie élaborée en 1724‑1725 avec le librettiste Nicola Francesco Haym. Sa discographie ne compte que trois enregistrements de studio signés Malgoire (Sony), Gardiner (Erato) et Petrou (MDG). Cet opéra repose certes sur une opposition conentionnelle entre deux camps, ceux du Tatar Tamerlan et de l'empereur ottoman Bajazet, et des amours impossibles, entre le premier et la fille du second, Asteria. Il se montre sans conteste moins prodigue en airs inoubliables que les deux autres mais réussit un troisième acte riche en événements. Haendel n'hésite pas à y bousculer l'ordre régulier de l'opera seria par plusieurs récitatifs accompagnés. Le compositeur n’a pas réservé le personnage principal au rôletitre mais à son ennemi, Bajazet, ni à un castrat mais à un ténor. Il lui faut la vaillance du guerrier qui résiste avec orgueil à Tamerlano mais aussi la sensibilité du père. John Mark Ainsley possède ces qualités même s'il ne fait pas oublier l'interprétation ardente de Tassis Christoyannis avec Petrou. On peut imaginer Tamerlano plus instable que celui de Xavier Sabata, un peu trop monolithique mais convaincu tout comme l'Andronico de Max Emanuel Cencic. De même, l'Asteria de Karina Gauvin, bien chantante et bien décidée à ne pas plier devant Tamerlano, manque‑t‑elle un peu de fragilité. Dirigée avec attention et soutenue par un ensemble valeureux, cette nouvelle version mérite une écoute attentive même si elle n’atteint pas les sommets que l'affiche promettait.
| |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |