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Ricercar |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie
Bigorie Commande de l’archiduc d'Autriche Léopold‑Guillaume de Habsbourg pour célébrer les noces de Philippe IV d'Espagne et de sa nièce Marie‑Anne d’Autriche, Misse all'isola di Circe (1650) revêt une importance avant tout historique puisqu’il s'agit du premier ouvrage lyrique joué dans les Pays‑Bas du Sud. Contemporain de Cavalli, Gioseffo Zamponi contribua par sa musique à ce « spectacle somptueux » aux côtés du chorégraphe Balbi et maints autres collaborateurs nécessaires à l'élaboration de la grosse machinerie baroque. Il y a dix ans, dans Il ritorno d'Ulisse de Monteverdi, le rideau tombait sur le héros grec de retour dans sa patrie. On le retrouve ici en proie aux charmes de la magicienne Circé, cependant que les dieux (Vénus et Mercure) n'ont de cesse que le sort des créatures terrestres se conforme à leurs prérogatives. Tout cela encadré comme il se doit d'un prologue, et d'un épilogue vantant les mérites des souverains fêtés. On est
frappé par la séduction immédiate de cet opéra d'obédience vénitienne, mêmes
si les lacunes du manuscrit ont contraint Alarcón à remplir les blancs ;
certes, point de percussions omniprésentes ni d'inistruments insolites comme
dans le récent Nabucco de Falvetti (« Choc », cf Classica no 157)
‑ encore que, certains interludes... ‑ mais un écrin orchestral idoine
qui permet à l'ensemble Clematis (dont Stéphanie de Failly en premier
violon) de faire assaut de merveilles. Solistes évoluant dans l'ensemble à
la même altitude, de Mariana Flores (Vénus) à Furio Zanasi (Ulysse). Céline
Scheen aurait été une Circé idéale si elle minaudait moins. Quant à
Dominique Visse en servante (Argesta), il fait son show habituel,
irremplaçable pour les uns, trop cabotin pour les autres. | |
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