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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Fablenne
Bouvet Spécialiste du luth français du xvii, siècle, avec plusieurs albums dédiés notamment aux Gaultier à son actif, Anthony Bailes se penche aujourd'hui sur le répertoire italien de la même époque. Du moins, italien sur le papier. Car si l'intitulé des pièces annonce clairement leur origine (passamezzo), la musique de Michelagnolo Galilei, frère de Galileo, est loin des audaces harmoniques de son compatriote et contemporain Kapsberger. Elle se rapproche plus, par son style brisé, de la musique française. Ponctué de quelques pièces de la Renaissance de Vincenzo Galilei (père de Michelagnolo), cet album fait écho aux enregistrements de Paul Beier (Michelagnolo Galilei, Nuova Era, 1991) et Andrea Dainiani (Vincenzo Galilei, Stradivarius, 1999). Pas de doute, Anthony Bailes est dans son élément dans le répertoire de la première moitié du XVIIè: il présente ici une conduite intelligente de la prosodie, tant au niveau rythmique que mélodique. Le résultat est cohérent et raffiné, mais les tempos parfois prudents (Saltarello in fa minore) mènent à un manque global de contrastes. Beaucoup moins à son aise dans le répertoire Renaissance, on aurait préféré une lecture moins verticale des pièces de Vincenzo Galilei. Le legato insuffisant y alourdit l'écriture et l'ensemble manque de souplesse et de respiration. Voilà donc un album à l'épaisseur palpable, mais inégale. L'interprétation flegmatique tient ici l'auditeur à distance et l'absence de ce petit supplément d'âme nous fait préférer les versions de Paul Beier et Andrea Damiani, plus expressives et incarnées.
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