Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: | |
Analyste: Gaëtan Naulleau Coeur des ténèbres Le cycle tortueux de Gesualdo pour l'office des ténèbres est enfin revisité par des experts en madrigal italien ! Chef‑d'oeuvre de la Compagnia del Madrigale, dans la lignée d'un Sixième Livre déjà primé.
Les madrigaux les plus tourmentés de Gesualdo fascinent toujours et leurs enregistrements abondent depuis quelques années. Mais comment se fait‑il que les gravures des Responsoria ciselés sur une série de textes violents et affligés pour la semaine sainte, où l'écriture du prince de Venosa n’est pas moins audacieuse que dans le Sixième Livre d'ailleurs publié la même année 1611, se comptent sur les doigts d'une main ? A cause de l'ampleur du monument, dont les trois fois trois motets (trois pour chacun des trois nocturnes des jeudi, vendredi et samedi saints) promettent aux chanteurs quelques sueurs froides au long d'interminables sessions ? C'est aussi que les rares ensembles experts dans le madrigal italien hésitaient à s'aventurer dans un recueil de musique sacrée. La discographie se partageait donc entre des choeurs, qui s'accommodaient tant bien que mal d'une polyphonie peu harmonieuse, si fragmentée, chromatique, si peu ... chorale, et l'album des Hilliard, qui a tenu le haut du pavé pendant vingt ans (ECM, Diapason d'or).
LE POULS DES
ÉMOTIONS
Parfait programme, où quelques
contemporains de Gesualdo le précèdent sur ces voies expérimentales,
notamment Luzzaschi dans l'extravagant Quivi sospiri...
de
1582.
|
|
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |